Question de : M. Lemoine Jean-Claude
- RPR

M. Jean-Claude Lemoine attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la peche et de l'alimentation sur les effets que risque d'entrainer l'instauration de la prime d'abattage des petits veaux. L'objectif poursuivi par cette mesure est de pallier le desequilibre du marche de la viande rouge. En effet, l'abattage des veaux males doit soulager le marche de la viande bovine, mais aussi l'intervention publique puisque ce sont les gros bovins males qui y sont admis. Toutefois, ce programme d'abattage des veaux de huit jours risque de mettre en peril l'elevage francais en provoquant notamment l'abattage d'animaux destines a l'elevage de veaux de boucherie, car le dispositif prevu ne peut garantir qu'il ne concernera que les veaux initialement destines a la production de viande rouge. Or, la filiere veaux de boucherie fait vivre vingt mille personnes eleveurs et salaries. Elle a des effets positifs sur la production laitiere, puisque l'ensemble des veaux d'origine laitiere, eleves en France, consomment 200 000 tonnes de poudre de lait par an, et le lait consomme par les veaux de boucherie represente entre 6 et 7 % du quota europeen. Au-dela du probleme qu'elle pose, particulierement dans les departements laitiers, cette mesure ne va-t-elle pas perturber gravement et durablement le secteur de la viande et du lait, en provoquant la penurie de veaux nourrissons et la dependance envers les pays etrangers ? N'aurait-il pas ete preferable de s'orienter vers une reduction du poids des carcasses ? A defaut, ne serait-il pas envisageable d'exporter la viande vers les pays du tiers monde ou la famine sevit ? Il souhaiterait connaitre la position du Gouvernement sur ce point.