Question écrite n° 45240 :
Suicide

10e Législature

Question de : M. Fromet Michel
- SOC

M. Michel Fromet attire l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur le faible engagement de l'Etat pour aider les personnes suicidaires. Le suicide est une cause de deces qui a ete multipliee par deux en un demi-siecle. Le nombre de morts par suicide est ainsi passe de 6 400 en 1950 a 12 000 en 1994 et les perspectives pour l'an 2000 restent pessimistes. Des groupes sont plus exposes. Le suicide frappe davantage les hommes que les femmes et les personnes tres agees plus que les jeunes. En 1990, pour les plus de soixante-quinze ans, la mortalite par suicide etait plus de six fois superieure a celle des quinze - vingt-quatre ans. Il n'en reste pas moins que le suicide est la premiere cause de mortalite chez le jeune adulte (vingt-cinq - trente-cinq ans) et la deuxieme cause de mortalite chez l'adolescent (quinze - vingt-quatre ans) apres les accidents de la route. Ainsi, les quinze - vingt-quatre ans effectuent 40 000 tentatives de suicide par an et 1 000 d'entre eux decedent des consequences de leur acte. Le Conseil economique et social revelait, en 1993, le faible engagement de l'Etat dans les moyens mis en oeuvre pour aider les suicidants. Il deplorait la rarete des structures susceptibles de prendre en charge ces personnes sur les plans physique, psychologique et social. Il est evident qu'un tel suivi est indispensable pour prevenir ou en tout cas limiter les frequentes tentatives a repetition. Or un seul etablissement repond pour l'heure a ces criteres : le centre Abadie, situe a Bordeaux, mais celui-ci dispose d'une capacite d'accueil limite, quinze lits et cela seulement pour des patients ages de quatorze a trente-cinq ans. Par ailleurs, au sein des hopitaux, il n'existe aucun service specialise dans l'accueil et le soin des personnes suicidaires. Toutefois, en cas d'urgence, les personnels hospitaliers font un travail remarquable pour reanimer et soigner les suicidants. Mais, lorsque la personne est hors de danger, elle doit partir ou accepter d'etre hospitalisee dans un service de psychiatrie. Etant donne que la majorite des personnes suicidaires ne souffrent d'aucune maladie mentale, cette seule alternative revient a laisser de cote des milliers de gens en situation de detresse. Il demande donc si le Gouvernement entend developper des structures d'accompagnement adaptees pour prendre en charge ces personnes sur les plans physique, psychologique et social.

Données clés

Auteur : M. Fromet Michel

Type de question : Question écrite

Rubrique : Mort

Ministère interrogé : travail et affaires sociales

Ministère répondant : travail et affaires sociales

Date :
Question publiée le 18 novembre 1996

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