Question écrite n° 4613 :
Thomson-CSF

10e Législature

Question de : M. Brunhes Jacques
- COM

M. Jacques Brunhes attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et telecommunications et du commerce exterieur sur l'annonce par la direction du groupe Thomson-CSF de 1 600 nouvelles suppressions d'emploi d'ici a la fin 1994, dont 800 dans les seuls etablissements situes dans le departement des Hauts-de-Seine. Ces licenciements prendront la suite du plan social engage en 1990 qui aura conduit cette entreprise nationale a supprimer 4 000 postes lorsqu'il s'achevera a la fin de l'annee 1993. Ainsi, les effectifs de Thomson-CSF, qui comptait 33 000 employes en 1989, seront-ils reduits a 16 500 salaries en 1994. Les resultats financiers du groupe ne justifient en rien de telles mesures qui affaiblissent dangereusement son potentiel industriel. En effet, selon de recentes declarations de son PD-G, Thomson-CSF devrait degager en 1993 un benefice net identique a celui de 1992, soit 1,5 milliard de francs, et disposerait de 20 milliards de francs de fonds propres et de 2 milliards de francs de tresorerie, ce malgre la stagnation du marche de l'electronique militaire sur lequel Thomson-CSF a recentre l'essentiel de ses activites. Tout porte a croire que la decision de la direction du groupe a ete dictee par la recherche d'une meilleure rentabilite a court terme, au detriment des capacites de developpement et d'adaptation de l'entreprise dans un secteur technologique de pointe. En ce sens, elle est tout aussi dangereuse pour l'avenir de Thomson-CSF que les choix strategiques qui l'ont oriente vers le « tout militaire » en placant les divisions d'electronique civile et grand public dans une situation preoccupante. Il n'est pas admissible, au moment ou le chomage croit de facon dramatique dans notre pays, qu'une entreprise nationale puisse, au nom d'une logique privilegiant les profits financiers, participer au declin industriel de la France. Son role devrait tout au contraire etre de favoriser, avec l'ensemble du secteur public, la relance economique dont notre pays a besoin. C'est pourquoi il lui demande : 1/ d'agir aupres de la direction de Thomson-CSF pour empecher toute nouvelle suppression d'emploi ; 2/ de faire adopter, en tant qu'actionnaire majoritaire, des choix strategiques favorisant le developpement et la diversification vers l'electronique civile des activites de Thomson-CSF.

Données clés

Auteur : M. Brunhes Jacques

Type de question : Question écrite

Rubrique : Materiels electriques et electroniques

Ministère interrogé : industrie, postes et télécommunications et commerce extérieur

Ministère répondant : industrie, postes et télécommunications et commerce extérieur

Dates :
Question publiée le 2 août 1993
Réponse publiée le 31 janvier 1994

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