Commerce exterieur
Question de :
M. Retailleau Bruno
- NI
M. Bruno Retailleau appelle l'attention de M. le ministre delegue aux finances et au commerce exterieur sur les strategies actuelles, mises en place par les entreprises chinoises, pour eviter les quotas edictes par la commission de Bruxelles et exporter ainsi vers la France, via le Vietnam, des chaussures venant massivement concurrencer notre production nationale. Pour rappels, parmi les 236 millions de paires de chaussures importees en France en 1996, pres de 75 millions proviennent de la Chine. A l'inverse, la France n'en a exporte que 57 millions, la meme annee, vers l'etranger. On note, en outre, une hausse brutale des ventes des chaussures vietnamiennes en France entre juillet et octobre 1996, qui leur permet d'atteindre une progression de 30 % sur les dix premiers mois de l'annee (apres un recul de 8 % au premier semestre !). En effet, la Chine a vite trouve la parade aux quotas edictes par Bruxelles pour l'empecher d'inonder l'Europe (et tout particulierement la France) de ses chaussures. Ses techniques de contournement des obstacles administratifs par un transit au Vietnam appellent deux observations. D'une part, elles correspondent de maniere flagrante a celles utilisees par le Japon pour envahir, via des « transplants », le marche europeen de la voiture dans les annees 1980-1990. D'autre part, elles demontrent clairement que les entreprises chinoises de confection et d'exportation de chaussures savent reagir avec souplesse et celerite face a la lente administration de Bruxelles. Cette crainte d'invasion en terme de volumes d'exportation se double d'une agressivite asiatique toute nouvelle en terme de qualite des lors qu'elles savent qu'un consommateur francais depense, en moyenne et annuellement, plus de 800 francs pour se chausser. Ce constat vient renforcer les inquietudes des professionnels du secteur qui, apres avoir perdu la moitie de leurs effectifs depuis 1980, en ont encore perdu 1 500 en 1996 sur 28 000 salaries dans les entreprises francaises de production de chaussures de plus de 10 personnes. Il lui demande donc s'il entend prendre des mesures concretes et rapides pour prendre en compte cette insupportable concurrence pour nos producteurs de chaussures (mais egalement de textile et d'habillement) lorsqu'on sait qu'apres avoir attaque le marche francais « par le bas » (articles bas de gamme en toile), ils proposent des produits plus elabores (strategie de vente « par le haut »).
Auteur : M. Retailleau Bruno
Type de question : Question écrite
Rubrique : Chaussures
Ministère interrogé : finances et commerce extérieur
Ministère répondant : finances et commerce extérieur
Dates :
Question publiée le 3 février 1997
Réponse publiée le 31 mars 1997