Boues
Question de :
M. Carpentier René
- COM
M. Rene Carpentier attire l'attention de Mme le ministre de l'environnement sur le probleme d'epandage des boues sechees en provenance notamment des stations d'epuration. Le fait de deshydrater des boues n'est pas un recyclage mais bien une creation de decharge avec les risques encourus a moyens et long termes, sur la faune, la flore, les reseaux aquatiques et le sol dont personne ne connait la portee. Si deshydrater des boues en attenue l'odeur, une rehydratation apres epandage, en cas de pluie, fait renaitre les odeurs. Sous l'action des vents, des particules toxiques ou allergisantes se repandent dans les communes environnantes et une etude de l'INRA de Dijon estime la contamination des sols irreversible, la terre etant engraissee avec des metaux lourds et des detritus non sterilises, ce qui risque de polluer tres rapidement les nappes phreatiques. Ce traitement des boues, presentant des riques majeurs de pollution, a ete adopte de preference a d'autres methodes car c'est moins onereux et que les entreprises exploitantes, comme la Compagnie generale des eaux (CGE) comptent commercialiser ces granules deshydrates a l'echelle europeenne avec le soutien du programme communautaire LIFE. Dans bien des cas (projet experimental « Collembole » de la CGE dans la station d'epuration de Toulouse Ginestous ÝHaute-Garonne¨), il s'agit de convertir des terres agricoles en decharges camouflees en « forets » situees tres pres d'habitations et de villages, de cours d'eau. D'ailleurs ce projet a ete mis en oeuvre par la CGE sans information et consultation des habitants de la region. Il est a noter que, parmi les rares et tardives informations que la CGE a bien voulu conceder aux habitants locaux, une en dit long sur la nocivite de ces dechets : interdiction, dans le perimetre des zones d'epandage, de manger le gibier, les champignons, la flore sauvage comestible, le miel et d'y installer des ruchers. Il lui demande, en consequence, de revoir la reglementation concernant le traitement des boues afin que les entreprises exploitantes utilisent les filieres existantes et fiables, en tout cas de restreindre la densite et la frequence des epandages.
Auteur : M. Carpentier René
Type de question : Question écrite
Rubrique : Pollution et nuisances
Ministère interrogé : environnement
Ministère répondant : environnement
Dates :
Question publiée le 3 février 1997
Réponse publiée le 31 mars 1997