Montant des pensions
Question de :
M. Ehrmann Charles
- UDF
M. Charles Ehrmann attire l'attention de M. le ministre delegue a la cooperation sur la situation difficile des retraites francais dont les pensions sont versees par les caisses de retraite d'Etats africains de la zone franc. La devaluation du franc CFA, intervenue le 12 janvier 1994 a l'instigation de la France, a reduit brutalement le pouvoir d'achat d'environ 3 000 retraites francais. Tous les autres acteurs economiques concernes (Etats africains, entreprises et salaries francais expatries...) ont recu compensation de la France pour le prejudice qu'ils ont subi, sauf ces personnes. Leurs difficultes sont souvent aggravees par l'incapacite des organismes africains d'honorer leurs engagements. Deja, le Congo ne verse plus de pensions depuis debut 1994 et le Cameroun depuis 1995. Et d'autres Etats risquent de connaitre des situations analogues. Depuis trois ans, nombre de ces retraites vivent avec des revenus derisoires, parfois inferieurs au minimum vieillesse. Avec dignite, ils demandent au Gouvernement non pas la charite mais la justice. Les anciens du Gabon et de l'Afrique centrale et occidentale (LAGACO), ainsi que l'Union francaise des etrangers (UFE), associations representant plus de 60 % des retraites concernes, attirent sans relache l'attention des pouvoirs publics sur ces sujets. Elles demandent : une juste et automatique compensation par l'Etat des pertes de revenus dues a la devaluation. Cette mesure ne couterait que 50 millions de francs par an : la reprise de la gestion de ces retraites par un organisme francais, habilite a negocier le versement des pensions par les caisses de pays africains et a en assurer la repartition ; une intervention ferme de l'Etat aupres de ses homologues africains pour garantir par tous les moyens le respect des accords bilateraux en matiere de retraite. Malheureusement, leurs demarches, relayees par de nombreux parlementaires, se sont revelees vaines. Les quelques dispositions prises, en particulier l'allocation exceptionnelle mise en oeuvre a partir du 4 octobre 1994, ont ete largement insuffisantes pour resoudre ce dossier au fond. Le mediateur de la Republique en a d'ailleurs regulierement informe le Gouvernement. C'est pourquoi il demande quelles mesures urgentes le Gouvernement entend prendre pour repondre enfin aux legitimes attentes de nos compatriotes. Il souhaite egalement que la representation nationale soit informee des conclusions de la mission Leroy chargee d'expertiser la situation des caisses de retraite de six Etats de la zone franc. Il demande enfin que les associations representatives des retraites soient etroitement associees a la definition et a la mise en oeuvre des mesures necessaires.
Auteur : M. Ehrmann Charles
Type de question : Question écrite
Rubrique : Retraites : generalites
Ministère interrogé : coopération
Ministère répondant : coopération
Dates :
Question publiée le 10 mars 1997
Réponse publiée le 24 mars 1997