Question écrite n° 50752 :
Dyslexie et dysphasie

10e Législature

Question de : M. Seitlinger Jean
- UDF

M. Jean Seitlinger attire l'attention de M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche sur les difficultes d'integration scolaire et partant sociale rencontrees par les enfants souffrant de troubles severes du langage oral (dysphasie) ou ecrit (dyslexie), deficiences qui touchent environ 10 % des enfants en age scolaire soit pres d'un million. En raison de leur handicap qui n'affecte pourtant nullement leurs capacites intellectuelles, ces enfants ne peuvent suivre une scolarite normale, le savoir se transmettant essentiellement par le langage. Cependant, en l'absence de structure d'enseignement adequate en France au niveau elementaire comme dans le secondaire, ils sont contraints a suivre le regime normal de la scolarite, non adapte a leur trouble, ce qui les fait rapidement evoluer vers une situation d'echec scolaire, preludant ineluctablement a une marginalisation sociale dans un statut d'illettre. Or un enseignement specialise, assorti d'une reeducation orthophonique permet a ces enfants d'acquerir les connaissances de base necessaires a leur realisation professionnelle et sociale et d'eviter ainsi toute forme d'exclusion sociale. En outre, des solutions simples et peu onereuses peuvent etre developpees a l'instar de celles en vigueur dans de nombreux pays voisins, qui se sont dotes des moyens legislatifs et reglementaires necessaires a la creation de classes specialisees pour les enfants dyslexiques ou dysphasiques. En ce domaine, la France accumule le retard, les quelques classes mise en place relevant d'initiatives individuelles qui demeurent experimentales et precaires, faute d'une reglementation adaptee. Au regard de cette situation, les associations de parents d'anfants souffrant de ces troubles demandent l'ouverture de classes specialisees et encadrees par des equipes pluridisciplinaires de professionnels de l'education nationale et de la sante, une collaboration etroite devant s'etablir entre les services de ces deux ministeres, permise notamment par une modification de la circulaire 91-304 du 18 novembre 1991 et du decret 89-798 du 27 octobre 1989. De meme, ils souhaitent l'elaboration d'un rapport par l'Inspection generale des affaires sociales evaluant la population concernee par la dysphasie ou la dyslexie et les besoins en structures ; l'organisation d'un depistage automatique des la maternelle et poursuivi tout au long de la scolarite ; ainsi que la mise en place d'uen formation appropriee des professionnels intervenant dans le diagnostic et le suivi de ces enfants. Aussi, dans le cadre de la lutte prioritaire contre l'illetrisme et l'echec scolaire initiee par son ministere, il lui demande quelles mesures il entend prendre afin de satisfaire les attentes legitimes des familles et de favoriser l'integration des enfants souffrant de troubles specifiques du langage et des apprentissages.

Données clés

Auteur : M. Seitlinger Jean

Type de question : Question écrite

Rubrique : Sante publique

Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date :
Question publiée le 21 avril 1997

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