Question écrite n° 51113 :
Turquie

10e Législature

Question de : M. Asensi François
- COM

M. Francois Asensi attire l'attention de M. le ministre des affaires etrangeres sur l'attitude de la France a l'egard du genocide de 1 500 000 Armeniens vivant dans l'Empire ottoman en 1915. Soixante-dix ans apres le massacre, la France n'a toujours pas reconnu, par un vote au Parlement, l'extermination des trois quarts du peuple armenien. L'Organisation des Nations unies, par sa decision du 29 aout 1985, le Parlement europeen, par sa resolution du 18 juin 1987, ainsi que de tres nombreux parlements nationaux ont pourtant reconnu ce genocide. Un sondage realise en 1996 par l'institut Haris pour les Nouvelles d'Armenie a revele que pres de 70 % des Francais connaissaient l'existence du genocide armenien et qu'une tres large majorite souhaitait le voir officiellement reconnu par la France. Les resultats du sondage montraient egalement que le massacre des Armeniens dans l'Empire ottoman faisait partie integrante de la conscience collective nationale en tant que crime contre l'humanite. Pour respecter la memoire des victimes et imposer la verite historique, une clarification est regulierement demandee par les quelques 400 000 Francais d'origine armenienne vivant a Paris, Lyon, Saint-Chamond, Marseille, Valence, Nice et Sevran en Seine-Saint-Denis. Conscient des liens d'amitie qui unissent l'Armenie et la France, il importe de consacrer dans un texte la reconnaissance de ce moment tragique de l'histoire. La Republique de Turquie, qui souhaite integrer l'Union Europeenne dans le cadre de l'ouverture des negociations d'elargissement avec les pays de l'est, apres la conference intergouvernementale, s'est toujours refusee a assumer toutes responsabilites dans le genocide des Armeniens. D'apres les temoignages des organisations humanitaires, il semble s'y developper aujourd'hui une campagne insidieuse tendant a nier le genocide. Pour repondre aux attentes de la communuate armenienne, il lui demande de s'engager solennellement pour la reconnaissance du genocide armenien. Sur ce sujet, ainsi que sur le respect des droits de l'homme et des Kurdes, la voix de la France doit etre entendue en Turquie et par l'ensemble de la communaute internationale. Il souhaite savoir si ces hesitations francaises s'expliquent en raison d'un rapprochement geo-politique lie a la demande d'adhesion de la Turquie a l'Union europeenne et au developpement des relations commerciales avec ce pays.

Données clés

Auteur : M. Asensi François

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique exterieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Date :
Question publiée le 21 avril 1997

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