Question de : M. Sarre Georges
- SOC

M. Georges Sarre appelle l'attention de M. le ministre des affaires etrangeres sur le regain de tension que la reconnaissance de la Republique de Macedoine par la Belgique risque de provoquer dans une region deja en proie a de dramatiques conflits. La tres grande susceptibilite grecque sur la question macedonienne devrait inciter les chancelleries occidentales, notamment la Belgique, a la prudence. Un compromis honorable sur le nom de cette Republique devient des lors encore plus delicat. L'eclatement de l'ex-Yougoslavie a genere les drames que nous connaissons. La precipitation avec laquelle les pays europeens et notamment la RFA ont reconnu l'independance de la Slovenie, puis de la Croatie et enfin de la Bosnie a fortement contribue a exacerber les passions et a raviver les plaies de la Seconde Guerre mondiale. Les memes causes produisant les memes effets, on peut craindre que la reconnaissance par la Belgique de la Republique de Macedoine rende plus difficile encore le necessaire dialogue entre cette republique et la Serbie, d'un cote, la Grece, de l'autre. Pour preserver les chances d'un retour a la paix dans cette region, il faut par ailleurs garder ouverte la possibilite de « reconstituer » une confederation balkanique au sein de laquelle on pourrait imaginer des regimes d'autonomie large. En reconnaissant la Republique de Macedoine, la Belgique non seulement retarde le moment ou une telle solution pourra etre proposee, mais encore elle « vexe » inutilement un pays membre de la Communaute. Convaincre la Grece d'accepter un compromis honorable sur le nom de cette Republique devient des lors encore plus delicat. Il lui demande quelle attitude le Gouvernement entend adopter pour dedramatiser cette reconnaissance, et s'il entend reserver un accueil bienveillant aux protestations que la Grece devrait deposer bientot devant les Douze a Bruxelles.