Croissance
Question de :
M. Abelin Jean-Pierre
- UDF
Question posée en séance, et publiée le 5 juin 1996
M. le president. La parole est a M. Jean-Pierre Abelin.
M. Jean-Pierre Abelin. Ma question s'adresse a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
Chacun se rejouira, dans cet hemicycle et au-dela, de deux nouvelles tombees ces derniers jours: la revision a la hausse de la croissance au premier trimestre et la diminution, pour le deuxieme mois consecutif, du nombre des demandeurs d'emploi. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)
M. le president. Un peu de calme, mes chers collegues !
M. Jean-Pierre Abelin. Nous constatons une croissance plus forte que prevu et, surtout, plus riche en emplois que ces dernieres annees. Jusqu'a present, avec un taux de croissance inferieur a 2 p. 100, l'economie francaise ne permettait pas une creation nette d'emplois. Si ce taux n'etait pas superieur a 2,5 ou 3 p. 100, il ne permettait pas de reduire le chomage.
Mais l'evolution constatee est recente et reste fragile; elle demande a etre confirmee et confortee. Pouvez-vous nous dire, monsieur le ministre, quels enseignements vous tirez de ces premiers resultats, quels dispositifs ont ete les plus efficients pour enrichir la croissance en emplois et quelles mesures vous envisagez de prendre pour conforter ces premieres evolutions positives ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur Abelin, il est exact que nous avons note une diminution du nombre des demandeurs d'emploi de l'ordre de 15 400.
M. Martin Malvy. C'est faux ! Vous avez change les statistiques !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Il faut non pas en tirer des conclusions definitives, mais bien comprendre la portee de ces resultats. Ils prouvent que la croissance francaise, superieure aux previsions, se fait plus riche en emplois. Dans les annees 80, chaque point de croissance creait environ 20 000 emplois. En 1995, on peut considerer qu'un point de croissance a cree 65 000 emplois. Il y a donc bien un enrichissement de la croissance en emplois, qui est du a une strategie qu'il faut poursuivre avec obstination.
La baisse du cout du travail moins qualifie, l'amenagement du temps de travail, la proposition de loi que le Parlement vient d'adopter definitivement vont dans ce sens, ainsi que le developpement des emplois de service, avec, notamment, le succes que connait le cheque emploi-service. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Plusieurs deputes du groupe socialiste. C'est faux !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Il faut continuer dans cette voie. Nous avons desormais la chance d'avoir une croissance plus riche en emplois que notre voisin allemand, ce qui n'etait pas le cas auparavant.
En ce qui concerne le chomage des jeunes, nous notons la aussi des progres puiqu'il y a eu 3 000 chomeurs de moins en avril, et 10 000 chomeurs de moins depuis janvier.
Cela est du a tous nos efforts, en particulier au vote de la loi sur l'apprentissage et aux contrats des programmes regionaux pour l'emploi, dont la mise en place continue, Anne-Marie Couderc et moi-meme pouvons en temoigner.
M. Laurent Cathala. Vous n'y croyez pas vous-meme !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur Cathala, un peu de modestie ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Enfin, le chomage de longue duree a diminue dans des proportions inconnues auparavant. (Applaudissements sur les memes bancs. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Auteur : M. Abelin Jean-Pierre
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique economique
Ministère interrogé : travail et affaires sociales
Ministère répondant : travail et affaires sociales
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 5 juin 1996