Directeurs d'ecole
Question de :
M. Garmendia Pierre
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 19 juin 1996
M. le president. La parole est a M. Pierre Garmendia.
M. Pierre Garmendia. Ma question s'adresse a M. le ministre de l'education nationale.
Les directeurs d'ecoles primaires poursuivent leur greve administrative.
Mme Martine David. Eh oui !
M. Pierre Garmendia. Suite au mouvement des enseignants lors de la rentree 1996-1997, de tres nombreux postes de direction sont vacants - pres de quatre-vingts en Gironde. C'est la consequence du manque de candidats devant les difficultes pour assumer correctement cette fonction d'administration, d'animation et de communication, qui va tres souvent de pair avec la charge d'une classe.
M. Andre Fanton. C'est M. Jospin qui avait supprime leur statut !
M. Pierre Garmendia. On ne peut tolerer une telle situation plus longtemps.
Monsieur le ministre, quand et comment engagerez-vous une reelle revalorisation de la fonction de directeur des ecoles ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. Andre Fanton. Enfin, c'est vous qui les avez supprimes !
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Monsieur le depute, nous sommes unanimes pour dire que les directeurs d'ecole exercent a l'egard des autres enseignants et a l'egard des familles une responsabilite essentielle.
M. Jean Glavany. Bla bla bla...
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Il y eut d'ailleurs un temps ou la majorite que nous composons defendait une place eminente pour les directeurs d'ecole - les maitres-directeurs, disait-on a l'epoque - et ou vous les combattiez. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste).
M. Andre Fanton. Exact !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. C'etait du temps de M. Monory. Ce n'est pas un secret, chacun ici s'en souvient. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste).
M. Andre Fanton. C'est vous qui avez abroge leur statut, messieurs les socialistes !
M. le president. Poursuivez, monsieur le ministre.
Un peu de calme, mes chers collegues.
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Depuis des annees, qu'ont fait pour les directeurs d'ecole les derniers gouvernements, ceux que vous souteniez et les notres ?
Ils ont mis en place, pour les directeurs d'ecole de plus de six classes, une decharge qui represente aujourd'hui pres de 10 000 emplois d'instituteurs. Et l'explication de la difference existant entre le nombre des instituteurs et le nombre des classes ouvertes se trouve en partie dans ces 10 000 decharges.
Aujourd'hui, certains des directeurs d'ecole formulent trois demandes.
Premierement, une amelioration des decharges de service. De fait, toutes les ecoles de plus de six classes n'en beneficient pas. Sur ce point, monsieur Garmendia, vous avez raison. En deux rentrees, entre 1996 et 1997, nous mettrons un terme definitif au plan de regularisation.
M. Christian Bataille. Demain, on rase gratis !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Il n'y aura plus de directeurs d'ecole sans decharge de service. Je crois que c'est une bonne nouvelle !
Deuxiemement, une formation specifique plus longue et plus approfondie. J'ai longuement recu les representants des organisations et je considere que nous pourrons nous mettre d'accord.
M. Jean Glavany. Qu'avez-vous decide ?
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Troisiemement, une amelioration de certaines conditions indiciaires. Vous conviendrez qu'avant de deboucher sur une solution, il faille, verifier que le contexte budgetaire s'y prete. J'ai bon espoir sur ce point.
M. Jean Glavany. Mais qu'est-ce que vous avez decide ?
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Enfin, nous avons l'intention de faire en sorte que la charge de directeur d'ecole soit reconnue par l'ensemble des interlocuteurs. Ce sera le meilleur moyen d'eviter, a l'avenir, ce genre de conflit. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Auteur : M. Garmendia Pierre
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement maternel et primaire : personnel
Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 juin 1996