Question au Gouvernement n° 1777 :
Politique de l'emploi

10e Législature

Question de : M. Fromet Michel
- SOC

Question posée en séance, et publiée le 26 juin 1996

M. le president. La parole est a M. Michel Fromet.
M. Michel Fromet. Monsieur le Premier ministre, les chiffres du chomage marquent une nette degradation et les explications alambiquees que vient de donner le ministre du travail ne rassureront malheureusement personne. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Il suffit de lire dans la presse nationale et locale la triste litanie des suppressions d'emplois annoncees ces derniers jours:
Moulinex: 2 100 suppressions, avec les sites de Mamers et d'Argentan rayes de la carte.
M. Jean-Paul Anciaux. Et vous, qu'avez-vous fait ? Rien !
M. Michel Fromet. GIAT-Industries: 2 700 suppressions d'emplois, avec une ville comme Tarbes frappee de plein fouet.
Les arsenaux: 6 200 suppressions en comptant le non-remplacement des departs a la retraite, avec des villes sinistrees comme Brest, Cherbourg, Lorient.
Le Credit lyonnais (Vives exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique)... 5 000 suppressions d'emplois apres les 3 000 annoncees il y a quelque temps.
Plusieurs deputes du groupe du Rassemblement pour la Republique. Tapie ! Tapie !
M. Michel Fromet. Et je ne cite que les plus importantes ! (Exclamations et claquements de pupitres sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. Un peu de calme, chers collegues ! On a compris !
Continuez, monsieur Fromet.
M. Michel Fromet. Dans le departement de Loir-et-Cher, les grandes entreprises - laboratoire Lachartre, GIAT, imprimerie Del Duca, Nacam, laiterie Bel et Industries mecaniques - annoncent 1 000 suppressions sur 31 000 emplois industriels. Pour un petit departement comme celui-ci, c'est un veritable drame, que j'ai qualifie recemment de «Waterloo pour l'emploi». (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Et je n'evoque pas, parce qu'elles sont plus dispersees, mais non moins reelles, les suppressions d'emplois dans les PME frappees par le marasme du secteur du batiment.
Monsieur le Premier ministre, c'est votre politique economique qui est en cause ! (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.) Et le chomage qui ne cesse d'augmenter, c'est bien votre echec majeur ! (Memes mouvements.)
Que comptez-vous faire pour que villes et departements sinistres puissent faire face a ces suppressions d'emplois ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)
Plusieurs deputes du groupe socialiste. Rien, rien !
M. Francois Grosdidier et M. Jean-Claude Abrioux. Pas vous, pas ca !
M. le president. La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales. (Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur Fromet, ma reponse tiendra en trois points.
D'abord, ma reponse n'etait pas alambiquee ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)
M. le president. Un peu de calme, chers collegues !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Nous publions chaque mois le nombre des demandeurs d'emploi inscrits a l'agence pour l'emploi. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste...)
M. le president. Laissez parler le ministre !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. ... tandis que l'INSEE mesure la population presente sur le marche du travail. Ce ne sont pas tout a fait les memes notions et le rapport de l'INSEE...
M. Claude Bartolone. Toujours la meme chose !
M. le president. Monsieur Bartolone, s'il vous plait !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. ... montre que nous avons cree plus de 210 000 emplois salaries au cours de la periode consideree. (Bruit sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)
M. le president. Un peu de silence, chers collegues !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Ensuite, monsieur Fromet, ne faites pas trop d'amalgame, parce qu'on pourrait remonter aux origines...
M. Jean-Claude Lefort. De l'homme ?
M. le ministre du travail et des affaires sociales. ... des difficultes de certaines entreprises que vous avez citees, et vous n'y seriez peut-etre pas pour rien ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Enfin, s'il y a des problemes dans le Loir-et-Cher, qu'il s'agisse de municipalites socialistes, communistes ou de la majorite, je les traiterai avec le meme soin ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : M. Fromet Michel

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : travail et affaires sociales

Ministère répondant : travail et affaires sociales

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 juin 1996

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