Pouvoir d'achat
Question de :
M. Mathus Didier
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 27 juin 1996
M. le president. La parole est a M. Didier Mathus.
M. Didier Mathus. Je veux d'abord rappeler a M. Millon que le precedent ministre de la defense etait M. Leotard, et qu'il siege au bureau politique du meme parti que lui. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
Monsieur le Premier ministre, avec la montee du chomage, les tres lourdes ponctions que vous avez effectuees sur le budget des familles depuis un an ont entraine une baisse continue de la consommation des menages.
Corollaire de cette chute, la production industrielle a elle-meme baisse au mois de mai, selon les derniers chiffres publies par l'INSEE.
Vous etes entre dans la spirale de l'echec. Les Francais sont anxieux. Ils n'ont pas confiance en vous. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre),...
M. le president. Je vous en prie !
M. Didier Mathus. ... leurs conditions de vie se degradent. Demantelement des services publics, suppressions d'emplois, offensive contre le logement social, coups portes a l'epargne populaire: tout concourt a une crise de confiance majeure, tant le decalage est grand entre vos incantations hebdomadaires dans cette enceinte et la realite de ce que vivent les gens.
M. Christian Bataille. Il a raison !
M. Didier Mathus. Et ce n'est pas la hausse derisoire du SMIC - 25 francs par mois - qui modifiera ce climat, bien au contraire.
Face a cette inquietude persistante, pouvez-vous nous dire si, oui ou non, vous maintiendrez l'allocation de rentree scolaire, qui est aujourd'hui devenue indispensable pour beaucoup de familles du fait de votre politique ?
Pouvez-vous nous dire si, oui ou non, vous allez enfin prendre des mesures de relance du pouvoir d'achat ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales. (Exclamations et rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. Jean-Pierre Michel. Au seminaire ! Allez vous rhabiller !
M. le president. Allons ! Un peu de calme, monsieur Michel !
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Je profite de cette question pour rappeler des donnees chiffrees qui ne doivent pas etre perdues de vue.
Une enquete de l'INSEE a tente de mesurer les intentions des Francais en matiere d'emploi. Les chiffres de l'ANPE sont clairs: en un an, de mars 1995 a mars 1996, il y a eu une quasi-stabilisation du chomage (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)
M. Christian Bataille. Propos de jesuite !
Mme Frederique Bredin. Les mensonges ne sont pas admis dans l'hemicycle !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. J'ajoute que le nombre des chomeurs s'est accru de 700 000 de 1981 a la fin de 1986 et de 750 000 de 1988 a 1993 ! Je vous laisse mediter sur ces deux periodes ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Auteur : M. Mathus Didier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique economique
Ministère interrogé : travail et affaires sociales
Ministère répondant : travail et affaires sociales
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 juin 1996