Question au Gouvernement n° 1790 :
Moyen-Orient

10e Législature

Question de : Mme Papon Monique
- UDF

Question posée en séance, et publiée le 27 juin 1996

M. le president. La parole est a Mme Monique Papon.
Mme Monique Papon. Ma question s'adresse a M. le ministre des affaires etrangeres.
Monsieur le ministre, la composition du gouvernement israelien de Benyamin Netanyahou est pour nous source d'inquietudes. (Murmures sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. Laurent Dominati. Mais non !
Mme Monique Papon. Inquietude sur le processus de paix, d'abord. Le nouveau gouvernement a en effet formule de maniere tres claire un triple non: non au desengagement du Golan, non a l'Etat palestinien et non aux negociations sur Jerusalem.
Inquietude egalement sur la place de la diplomatie francaise dans le nouveau dialogue Washington - Tel-Aviv. Notre pays avait reussi grace a vos efforts a imposer une mediation et a permettre un discours equilibre entre les exigences de securite de l'Etat hebreu et les aspirations legitimes des peuples arabes.
Nous comprenons, bien sur, monsieur le ministre, la prudence actuelle de votre ministere. Mais nous vous demandons ce que compte faire la France, qui compte beaucoup d'amis et de sympathies au Proche-Orient. Comment faire pour relancer le processus de paix, cette paix indispensable, et conserver ainsi la place qui lui revient dans cette partie du monde ? (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre des affaires etrangeres.
M. Herve de Charette, ministre des affaires etrangeres. Madame le depute, je comprends les inquetudes que vous exprimez sur la situation qui prevaut aujourd'hui au Moyen-Orient. Et il est vrai que cete inquietude s'exprime de divers cotes.
Elle s'est exprimee du cote des pays arabes qui se sont reunis au Caire a l'initiative du president Hosni Moubarak. Vous aurez observe comme moi que cette rencontre a ete placee sous le signe de la moderation et que le choix fait par l'ensemble des pays reunis au Caire a ete de reclamer la poursuite du processus de paix.
Je comprends aussi les inquietudes que vous exprimez a la suite des elections legislatives israeliennes.
M. Robert Pandraud. Democratiques.
M. le ministre des affaires etrangeres. Mais notre mission n'est pas de nous ingerer dans les decisions prises par le peuple israelien. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.) Elle est de prendre acte de cette situation.
M. Robert Pandraud. Exactement.
M. le ministre des affaires etrangeres. M. Netanyahou, le nouveau Premier ministre, viendra a Paris dans un avenir prochain. Moi-meme, je me rendrai dans la region dans les semaines a venir, et nous continuerons a agir dans la meme direction, c'est-a-dire a faire en sorte que le processus de paix puisse se poursuivre sur la base des decisions deja prises, des resolutions votees par le Conseil de Securite. Nous continuerons a y maintenir le prestige et l'influence de la France. Il ne s'agira pas de notre part de prudence, mais de determination ! (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : Mme Papon Monique

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique exterieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 juin 1996

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