Question au Gouvernement n° 1794 :
Programmes

10e Législature

Question de : M. Hart Joël
- RPR

Question posée en séance, et publiée le 3 octobre 1996

M. le president. La parole est a M. Joel Hart.
M. Joel Hart. Ma question s'adresse a M. le ministre de l'education nationale.
Monsieur le ministre, l'education civique fait normalement partie du programme de nos ecoles et de nos colleges. Les instructions concernant cet enseignement traitent, en dehors des horaires, de «decouverte du monde» a l'ecole elementaire ou «d'histoire-geographie» au college. Compte tenu du peu de temps consacre a cette discipline, compte tenu egalement de la necessite de former des citoyens avertis et responsables, ne serait-il pas urgent de clarifier ces programmes en revenant a la notion pure et simple de veritables cours de morale et d'education civique ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
En effet, les evenements tragiques qui ont douloureusement marque l'actualite ces derniers temps nous commandent de prendre des mesures urgentes et efficaces pour prevenir la violence dans le milieu scolaire ainsi que les actes de violence perpetres par des adolescents. Constater la quasi-demission de nombreux parents ou le laxisme dont font preuve certains, ou encore invoquer la fatalite ne suffit plus: il devient urgent de retablir des l'ecole elementaire, puis tout au long de la scolarite, les notions de morale et d'education civique.
Monsieur le ministre, quelles mesures comptez-vous prendre, des la rentree 1997, pour revenir a ces valeurs elementaires de la Republique ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et sur divers bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Monsieur le depute, le fait que la premiere question d'actualite de la nouvelle session parlementaire soit consacree a l'education du citoyen, a l'education civique, me parait tres significatif.
M. Jean Glavany. Parce que cela va mal !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Vous l'avez dit vous-meme: chacun sur ces bancs prend conscience des enormes difficultes auxquelles sont confrontes les enfants, faute de reperes transmis par le milieu familial et plus generalement par la societe.
Mme Bernadette Isaac-Sibille. Tres bien !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Il est donc essentiel que nous nous en preoccupions, et dans un double sens. Tout d'abord, comme vous le souhaitez, pour refaire de l'education civique une des priorites de nos programmes et de notre organisation scolaire; et dans les programmes que je viens de publier, l'education civique est desormais une des sept matieres obligatoires de l'ecole primaire. Mais nous devons aller plus loin et consacrer la mission, non seulement d'instruction publique, mais d'education nationale, l'ecole, au nom de la nation, transmettant des reperes qui permettront aux eleves de se situer, a la personnalite de se construire. Dans cet esprit, j'ai decide que l'education civique serait desormais partie integrante de chacun des programmes, de chacune des disciplines, dans chacune des classes du college. Ce faisant, nous transformons la mission de l'ecole qui, sans perdre de vue celle de la diffusion des connaissances, s'elargira a celle de la transmission des reperes et de l'education du citoyen. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : M. Hart Joël

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 3 octobre 1996

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