Fonctionnement
Question de :
M. Filleul Jean-Jacques
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 9 octobre 1996
M. le president. La parole est a M. Jean-Jacques Filleul.
M. Jean-Jacques Filleul. Je regrette le depart du Premier ministre alors que la gauche avait la parole. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.) De meme, nous regrettons les outrances du ministre de l'interieur, les simplifications, et le mepris avec lequel il s'adresse aux socialistes !
M. le president. Posez votre question !
M. Jean-Jacques Filleul. Monsieur le ministre de l'education nationale, nous partageons l'inquietude des parents d'eleves et des enseignants massivement en greve le 30 septembre dernier (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre), a l'appel unanime de leurs syndicats.
Votre projet de budget pour 1997 tourne le dos a la priorite budgetaire que nous avions accordee a l'education des enfants.
Plusieurs deputes du groupe du Rassemblement pour la Republique. Ce n'est pas vrai !
M. Jean-Jacques Filleul. En fait, vous organisez un veritable «plan social» de l'education nationale: le chomage pour 15 000 maitres auxiliaires, le chomage pour 500 «recus-colles» sans affectation, et 5 000 suppressions d'emploi prevues dans le projet de budget de l'education nationale pour 1997.
Monsieur le ministre, en organisant la regression du systeme educatif, vous bradez l'avenir de la jeunesse. Est-ce ainsi que vous comptez mettre en application votre loi de programmation du «Nouveau Contrat pour l'ecole», qui, plus que jamais, apparait bien comme la coquille vide que nous avions denoncee ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Monsieur le depute, vos affirmations naturellement, sont fausses et vous le savez. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Je vais expliquer en quelques mots pourquoi.
Depuis que j'assume la responsabilite du ministere de l'education nationale, tous les ans, les moyens d'enseignement par rapport aux eleves presents ont ete ameliores.
M. Christian Bataille. C'est faux !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Depuis plusieurs annees, il y a, chaque annee, une baisse tres importante du nombre des eleves, 50 000 ou 60 000 par an. Malgre cela, le nombre de classes ouvertes dans l'enseignement primaire a ete, chaque annee, superieur a celui de la rentree precedente, et les postes de l'enseignement secondaire plus nombreux. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. Christian Bataille. C'est faux !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Je tiens les chiffres a votre disposition !
M. Christian Bataille. Vous mentez !
M. le president. Monsieur Bataille, laissez le ministre donner son point de vue, je vous prie !
M. Christian Bataille. Il ne dit pas la verite, monsieur le president !
M. le president. Vous n'etes pas d'accord, soit, mais laissez-le parler !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Il en sera de meme l'annee prochaine !
M. Christian Bataille. Vous manipulez les chiffres ! Ce n'est pas vrai !
M. le president. Monsieur Bataille ! Laissez parler le ministre !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. L'annee prochaine, le nombre de classes ouvertes dans l'enseignement primaire sera superieur au nombre de classes ouvertes a cette rentree. Pas un poste d'enseignement, pas un poste d'encadrement ne sera supprime.
Les economies qui seront realisees, pour essayer de repondre a ce que M. Fabius appelle la vigilance budgetaire, porteront uniquement sur les moyens d'organisation du systeme de l'education nationale. Les eleves n'auront pas a en souffrir,...
M. Jean Glavany. C'est faux !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. ... au contraire. Comme cette annee, leur situation dans les classes s'ameliorera. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Auteur : M. Filleul Jean-Jacques
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 octobre 1996