Afghanistan
Question de :
M. Boche Gérard
- UDF
Question posée en séance, et publiée le 24 octobre 1996
M. le president. La parole est a M. Gerard Boche.
M. Gerard Boche. Monsieur le ministre des affaires etrangeres, la prise de Kaboul par des forces armees, les talibans, entrainees par le Pakistan, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, se revele etre un cauchemar pour la population afghane. Les droits les plus elementaires sont bafoues. L'islamisme le plus intolerant se met en place, avec tous ses rouages repressifs.
Dans cette affaire, l'Europe est restee bien muette alors meme que l'on parle de dynamiser la politique etrangere et la securite commune, de reduire le temps de reaction des diplomaties europeennes et d'affirmer la presence de l'Europe dans le monde.
La France, singulierement, ne s'est pas fait entendre malgre son action si equilibree et si dynamique. Des dirigeants comme Massoud, francophones et francophiles, qui preconisaient un islam tolerant, attendent de la France une reaction si possible autre que verbale.
Qu'entend donc faire le Gouvernement dans cette affaire qui n'est pas un grand jeu, mais une grande tragedie humaine ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre delegue aux affaires europeennes.
M. Michel Barnier, ministre delegue aux affaires europeennes. Monsieur le depute, que peut faire, que doit faire la France, que peut faire, que doit faire l'Europe face a ce qui se passe a Kaboul ?
Quitte a vous decevoir, nous devons dire - verbalement, bien entendu - notre indignation devant la mise en cause des droits de l'homme et de la condition de la femme.
Au-dela, pour ne pas ceder a je ne sais quelle aventure, a je ne sais quelle incantation, que peut faire l'Europe ? Agir, monsieur le depute, dans le seul endroit, au plan international, ou nous devons agir, c'est-a-dire au sein des Nations unies et au sein du Conseil de securite, dont la France est membre permanent, pour que tous ceux qui se battent sur le terrain, les talebs, d'un cote, le commandant Massoud et ses allies, de l'autre, ainsi que tous ceux qui, ici ou la, les encouragent et les aident, se mettent enfin autour de la table et fassent taire les armes. C'est dans cet esprit que nous avons soutenu hier aux Nations unies une resolution dans ce sens. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Auteur : M. Boche Gérard
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique exterieure
Ministère interrogé : affaires européennes
Ministère répondant : affaires européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 octobre 1996