Question au Gouvernement n° 1909 :
Manifestations

10e Législature

Question de : M. Mathus Didier
- SOC

Question posée en séance, et publiée le 31 octobre 1996

M. le president. La parole est a M. Didier Mathus.
M. Didier Mathus. Monsieur le ministre de l'interieur, vendredi soir, lors d'une reunion publique tenue par le Front national a Montceau-les-Mines, on a vu apparaitre un service d'ordre d'un type nouveau, organise et equipe de facon paramilitaire, avec casques et boucliers anti-emeutes, combinaisons, cagoules, matraques, bombes lacrymogenes et incapacitantes. Les images de television ont parfaitement temoigne de ce qui parait etre un manquement inquietant aux lois de la Republique. Cette action survient a un moment ou le meme parti a engage un certain nombre d'operations deliberement violentes.
Considerez-vous, monsieur le ministre, que l'existence de telles milices soit compatible avec la loi, et quelles mesures entendez-vous prendre pour faire respecter, tout simplement, l'ordre republicain ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'interieur.
M. Jean-Louis Debre, ministre de l'interieur. Monsieur le depute, je suis sidere par votre hypocrisie (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) a l'egard du Front national, notamment. Vous me faites penser a l'arroseur arrose ! (Memes mouvements.)
Le Premier ministre et le Gouvernement ont toujours eu, a l'egard du Front national, une position claire. Arretez de donner des lecons, vous n'etes plus credibles en ce domaine-la. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre. - Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Claude Bartolone. Enfermez-le ! Ce n'est pas vrai, ca ! Qu'est-ce que ce ministre ?
M. le president. Je vous en prie, un peu de calme !
M. le ministre de l'interieur. Pour l'affaire de Montceau-les-Mines, je voudrais d'abord rendre hommage - et je regrette que vous ne l'ayez pas fait - aux forces de police, qui ont eu deux blesses. Notre police nationale, notre police republicaine, a ete exemplaire. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. Un peu de calme !
M. le ministre de l'interieur. Oui, arretez de crier ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre. - Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Claude Bartolone. C'est incroyable ! Ce n'est pas possible !
M. le president. Un peu de calme !
M. le ministre de l'interieur. Monsieur, le president, s'ils ne veulent pas ecouter la reponse, ce n'est pas la peine que je continue ! (Protestations sur les memes bancs.)
M. Claude Bartolone. On prefere ne pas ecouter !
M. le president. Je vous en prie !
M. le ministre de l'interieur. Au cours des incidents qui ont eu lieu a l'Arc de triomphe (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), un policier a ete moleste. J'ai saisi le parquet de Paris...
Mme Martine David. Demission !
M. le ministre de l'interieur ...de ces faits, parce que, pour moi, il est des lieux symboliques, comme l'Arc de Triomphe ou la tombe du Soldat inconnu, qui ne peuvent etre l'objet d'aucune recuperation politique. Chaque fois que l'on troublera ces lieux symboliques de la Republique, je deposerai une plainte, je saisirai la justice. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)

Données clés

Auteur : M. Mathus Didier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Ordre public

Ministère interrogé : intérieur

Ministère répondant : intérieur

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 31 octobre 1996

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