Lutte et prevention
Question de :
M. Couderc Raymond
- UDF
Question posée en séance, et publiée le 6 novembre 1996
M. le president. La parole est a M. Raymond Couderc. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. Raymond Couderc. Ma question s'adresse a M. le ministre de l'interieur. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Comme la tres grande majorite des Francais, je fais confiance a notre gouvernement pour defendre nos institutions et notre democratie. Cependant, de plus en plus couramment dans notre pays, la haine et la violence s'installent en lieu et place du dialogue, du respect d'autrui, en un mot a la place de la democratie.
Il y a une veritable banalisation de la violence. On a pu le voir il y a peu de temps dans des colleges et des lycees. Dans la rue, de plus en plus de jeunes reglent leurs problemes a coups de feu ou d'armes blanches, comme ils le voient frequemment sur les ecrans de cinema ou de television. Les travailleurs sociaux signalent que les armes circulent comme des produits de grande consommation. La police et les services de secours sont couramment pris a partie et agresses dans certains quartiers. Enfin, les attentats a l'explosif - et, malheureusement, je suis paye pour le savoir -, autrefois circonscrits a quelques zones geographiques restreintes, gagnent aujourd'hui tout le pays.
M. Laurent Cathala. Quel bilan !
M. Raymond Couderc. L'explosif a tendance a devenir un mode d'expression comme un autre.
Outre les degats materiels et les consequences humaines tres importantes, cette violence banalisee sape les fondements memes de notre democratie et atteint les principes de notre republique.
Monsieur le ministre, de quelle facon le Gouvernement entend-il reagir face a cette veritable gangrene ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'interieur. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean-Louis Debre, ministre de l'interieur. Monsieur le depute, permettez-moi tout d'abord de vous faire part de mon emotion face a l'attentat dont vous avez ete victime le lundi 28 octobre. Je suis sur que, a part quelques-uns qui ricanent, cette emotion est partagee par l'ensemble de l'Assemblee. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur divers bancs. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
L'enquete a ete confiee au SRPJ de Montpellier, qui a commence ses investigations, et les fonctionnaires de police judiciaire ont tout mis en oeuvre pour identifier, interpeller et deferer a la justice les auteurs de cet attentat.
L'un des buts de la reforme des cycles de travail de la police est justement de permettre aux fonctionnaires de police d'etre plus presents sur le terrain. Grace a un cycle de 4-2, on pourra etaler la duree du travail et affecter un plus grand nombre de policiers au controle de la voie publique, comme je l'ai indique a M. Royer.
Le probleme des armes et des munitions nous preoccupe beaucoup et je suis inquiet de voir que les armes, et notamment les armes de poing, circulent de plus en plus facilement. Nous reflechissons actuellement, avec le garde des sceaux,...
M. Didier Boulaud. En pleine harmonie !
M. le ministre de l'interieur. ... a une evolution de la reglementation en ce domaine. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Auteur : M. Couderc Raymond
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Delinquance et criminalite
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : intérieur
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 novembre 1996