Emploi et activite
Question de :
M. Depaix Maurice
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 6 novembre 1996
M. le president. La parole est a M. Maurice Depaix.
M. Maurice Depaix. Monsieur le ministre de l'industrie, de la poste et des telecommunications, le 30 octobre dernier, les salaries du textile, de l'habillement et du cuir ont manifeste leur desespoir a Lyon, Cholet, Roubaix - et meme a Epinal, monsieur le president.
Ce secteur est soumis a la mondialisation et a une concurrence tres dure. C'est ainsi que 3 000 emplois ont ete perdus en Rhone-Alpes, et que 30 000 vont l'etre en France, soit le double de l'an passe. Les salaries de ce secteur ne savent plus vraiment quel est leur avenir.
La mondialisation se traduit par des pertes d'emplois en France et des delocalisations a l'etranger ou les conditions de travail sont souvent abominables. Les salaries du secteur ne comprennent pas que l'aide publique puisse parfois etre accordee a des delocaliseurs. Ils demandent, monsieur le ministre, ce que vous entendez faire pour preserver l'emploi dans le secteur du textile, de l'habillement et du cuir. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'industrie, de la poste et des telecommunications.
M. Franck Borotra, ministre de l'industrie, de la poste et des telecommunications. Monsieur le depute, vous avez raison de dire que le secteur du textile et de l'habillement est en proie a des difficultes. Ces difficultes tiennent a trois raisons: premierement, l'atonie du marche et en particulier de la consommation - il ne faut pas l'oublier; deuxiemement, la concurrence exterieure; troisiemement, les devaluations competitives.
M. Pierre Mazeaud. L'Italie !
M. le ministre de l'industrie, de la poste et des telecommuncations. C'est pourquoi nous avons, a la demande du Premier ministre, mis en place un plan pour essayer de sauver un maximum d'emplois dans un secteur qui reste porteur d'avenir et pour ouvrir des perspectives en matiere d'embauche des jeunes et d'amenagement et de reduction du temps de travail. Il est prevu une exoneration totale des charges sociales jusqu'a hauteur du SMIC et une exoneration degressive jusqu'a une fois et demie le SMIC.
Ce plan est en place depuis le 1er juin pour le textile et l'habillement et depuis le 1er juillet pour le cuir et la chaussure.
Alors que, au debut de l'annee, les suppressions d'emploi etaient d'environ 2 200 par mois, elles ne sont plus aujourd'hui que de l'ordre de 1 300.
Ce plan est en train de monter en charge. Il faudra probablement attendre le 8 novembre prochain et la premiere reunion de l'observatoire qui a ete installee, pour en evaluer les consequences effectives.
Ce secteur industriel, qui a fait des efforts considerables en matiere de restructuration, d'investissement et d'adaptation a la demande, est important pour notre pays. En outre, il joue un role eminent dans l'amenagement du territoire. Il garde toutes ses chances pour l'avenir, et c'est pourquoi nous avons mis en place ce plan qui devrait permettre de preserver la moitie des emplois susceptibles de disparaitre, de creer 7 000 emplois en direction des jeunes et de sauver bon nombre d'entreprises. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Auteur : M. Depaix Maurice
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Textile et habillement
Ministère interrogé : industrie, poste et télécommunications
Ministère répondant : industrie, poste et télécommunications
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 novembre 1996