Question au Gouvernement n° 1941 :
Eleves

10e Législature

Question de : M. Bernard Pierre
- RL

Question posée en séance, et publiée le 7 novembre 1996

M. le president. La parole est a M. Pierre Bernard.
M. Pierre Bernard. Ma question, a laquelle s'associent deux de mes collegues parlementaires, M. Charles Cova et M. Ernest Cheniere, s'adresse au ministre de l'education nationale.
Monsieur le ministre, est-il exact que vous avez ete saisi d'un rapport faisant etat du refus d'apprendre la philosophie par des lyceens de confession musulmane au pretexte que cet enseignement serait contraire aux preceptes du Coran ?
S'il s'averait que ce rapport ne soit pas une elucubration de journalistes, quelles mesures envisageriez-vous de prendre afin que nous n'ayons pas une nouvelle affaire semblable a celle du foulard islamique, laquelle n'a d'ailleurs pas ete nettement tranchee. Il ne faudrait pas que certains, en raison de leur croyance, aient un statut different de celui des autres etudiants. (Applaudissements sur plusieurs bancs du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieure et de la recherche. Monsieur Bernard, puisque vous m'avez pose une question precise, je dois vous apporter une reponse precise. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Christian Bataille. Ce serait bien la premiere fois !
Mme Martine David. Cela changera !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Vous m'avez demande s'il etait exact que j'aie ete saisi d'un rapport sur le manque d'assiduite d'eleves musulmans a des cours de philosophie. La reponse est non: je n'ai eu aucun rapport de cette sorte.
J'ai neanmoins entendu, comme une sorte de rumeur, notamment dans l'enceinte du Parlement, qu'il y aurait eu de tels defauts d'assiduite. Je veux donc etre extremement net: s'ils existaient, nous ne les tolererions pas ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
En effet, la mission de l'ecole est de servir de creuset a la communaute nationale et au sentiment republicain. Il n'y a aucune raison d'accepter que qui que ce soit, dans un pays d'integration, veuille se forger ses propres programmes, imposer sa propre coutume et appliquer sa propre loi.
Ma conviction, je le dis sans aucune grandiloquence, est que l'avenir de la France, c'est la Republique, et que l'avenir de la Republique, c'est la fermete de la Republique. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : M. Bernard Pierre

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 novembre 1996

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