Question au Gouvernement n° 1962 :
Toxicomanie

10e Législature

Question de : M. Baumet Gilbert
- RL

Question posée en séance, et publiée le 14 novembre 1996

M. le president. La parole est a M. Gilbert Baumet.
M. Gilbert Baumet. Ma question, monsieur le ministre du travail et des affaires sociales, porte sur un probleme de societe, dont on pouvait penser qu'il ne concernait que les grandes villes ou les villes de banlieue: la toxicomanie qui aujourd'hui, avec son corollaire, la delinquance, touche malheureusement les zones rurales.
Les elus des zones rurales que nous sommes s'apercoivent ainsi qu'a la toxicomanie alcoolique s'ajoute maintenant la toxicomanie due a l'heroine. Or les reponses que peuvent apporter les petites villes et les villages sont souvent derisoires. Malgre la bonne volonte des elus, du monde medical et des responsables associatifs locaux, malgre la creation de collectifs, il est difficile de mettre en place une politique efficace, faute de moyens et de personnel qualifie.
Voici un exemple precis et inquietant: dans un bassin d'emplois de 35 000 habitants, plus de 500 personnes sont des consommateurs d'heroine par injection intraveineuse. Je cite des statistiques medicales officielles. En l'espace de quelques mois, dans cette meme region, la police a demantele deux reseaux de trafiquants de drogue; trente-deux personnes ont ete incarcerees; des prises de plusieurs kilos d'heroine ont ete effectuees.
Face a tous ces problemes, monsieur le ministre, vous comprendrez que les elus des petites villes que nous sommes se sentent depasses et isoles. Quelles sont les intentions de l'Etat qui, a travers la DDASS, lutte contre la toxicomanie, pour aider nos communes rurales face a un fleau qu'elles craignent ne pas pouvoir maitriser ?
Au-dela des aides financieres, quelles actions la DDASS pourrait-elle initier, pour la prise en charge des toxicomanes et pour la prevention, dans l'interet de la jeunesse et de nos zones rurales ? (Applaudissements sur divers bancs du groupe Republique et liberte.)
M. le president. La parole est a M. le secretaire d'Etat a la sante et a la securite sociale.
M. Herve Gaymard, secretaire d'Etat a la sante et a la securite sociale. Monsieur le depute, le 14 septembre 1995, le Premier ministre a presente un plan de developpement et de mobilisation contre la toxicomanie. Nous y travaillons d'arrache-pied avec Eric Raoult, Francois Bayrou et Guy Drut. (Exclamations sur quelques bancs du groupe socialiste.)
Quel est l'objet de ce plan ? Prevenir, soigner et reinserer. Pour la premiere fois, en 1996, le budget de l'Etat consacre a la lutte contre la toxicomanie a depasse un milliard de francs. Pour l'annee prochaine, les credits sont en augmentation de 9 %.
Parler d'argent est une chose, mais, nous le savons bien, monsieur le depute, la lutte contre la toxicomanie necessite un devouement et une mobilisation de tous les instants. C'est la raison pour laquelle nous avons decide de nommer, dans chaque departement, un chef de projet dans les DDASS, charge de travailler sur le terrain avec les collectivites locales et les associations. Nous mettons en place des «points d'ecoute jeunes», des «points d'ecoute parents» et 2 000 comites d'environnement social autour des etablissements d'enseignement scolaire seront en place a la fin de ce plan.
Il s'agit d'une mobilisation de tous les instants, notamment sur le plan local et decentralise. Cette mobilisation sera prolongee par la mission interministerielle de lutte contre la toxicomanie dans le cadre du plan triennal que nous preparons avec Francoise de Veyrinas - je la salue ici ! («Ah !» sur les bancs du groupe socialistes) -, et qui sera annonce dans les prochaines semaines. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)

Données clés

Auteur : M. Baumet Gilbert

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Drogue

Ministère interrogé : santé et sécurité sociale

Ministère répondant : santé et sécurité sociale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 novembre 1996

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