Emploi et activite
Question de :
M. Abrioux Jean-Claude
- RPR
Question posée en séance, et publiée le 4 décembre 1996
M. le president. La parole est a M. Jean-Claude Abrioux.
M. Jean-Claude Abrioux. Ma question s'adresse a M. le ministre de l'economie et des finances.
Depuis un an et demi, le Gouvernement a engage une politique vigoureuse de reforme en vue du redressement de la France.
M. Jean-Yves Le Deaut. Ca ne se voit pas !
M. Jean-Claude Abrioux. Cette politique demande, nous le savons tous, courage et patience. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) On ne remet pas facilement sur la route de la croissance un navire trop longtemps laisse a la derive.
Les derniers chiffres du chomage, mais aussi une certaine reprise de la consommation des menages, de la production industrielle, ou encore de la baisse tres forte des taux d'interet a long terme sont autant de signes avant-coureurs de la reprise de la croissance. (Exclamations sur les memes bancs.) Ils prouvent, si besoin etait, que la politique difficile menee par le Gouvernement commence a porter ses fruits. (Rires sur les memes bancs.)
M. Didier Boulaud. Ca se voit !
M. Jean-Claude Abrioux. Pourtant, en tant qu'elu d'une banlieue dite «difficile», je constate chaque jour chez nos concitoyens la persistance d'un sentiment de morosite, une certaine deprime. On ne peut pas remporter tous les jours la coupe Davis !
Monsieur le ministre, je souhaite que vous nous indiquiez comment le Gouvernement entend consolider les premiers signes de reprise economique et redonner ainsi aux Francais confiance en l'avenir. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'economie et des finances.
M. Jean Arthuis, ministre de l'economie et des finances. Monsieur le depute, la victoire de la France en coupe Davis est un bon signe de la capacite de la France a reussir. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique. - Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.) La politique economique, ce n'est pas un sprint, c'est une course de fond. Il faut du courage, de la determination. Naturellement, le Gouvernement comprend toutes les impatiences. Mais nous devons observer que des signes positifs se manifestent. Ils sont la consequence de cette politique courageuse mise en oeuvre par le Gouvernement depuis dix-huit mois. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Tous les previsionnistes laissaient a penser que la croissance serait de l'ordre de 1 %, et, jusqu'a ces dernieres semaines, nous doutions de notre capacite a respecter un objectif de croissance de 1,3 % pour 1996. Eh bien, les resultats du troisieme trimestre nous confortent dans la conviction que nous atteindrons cet objectif et que l'hypothese pour 1997 - 2,3 % - sera realisee ! (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Deuxieme element positif: en depit de predictions pessimistes, la consommation des menages a, sur les dix premiers mois, progresse de 3,6 % par rapport a 1995.
M. Jean-Yves Le Deaut. Vous trouvez que cela ne va pas mal en France ?
M. le president. Je vous en prie, monsieur Le Deaut !
M. le ministre de l'economie et des finances. Au troisieme trimestre, les ventes de logements neufs ont progresse, sur un an, de 11 %.
Autre signe positif: les investissements des entreprises auront progresse de 2,3 % au troisieme trimestre de cette annee et les exportations industrielles de plus 3,8 % en volume.
Nous allons atteindre un niveau record d'excedent commercial.
M. Claude Bartolone. Heureusement que M. Arthuis ne joue pas au tennis !...
M. le ministre de l'economie et des finances. Sur les neuf premiers mois, cet excedent atteint 87 milliards, en progression de 14 milliards par rapport a 1995.
Enfin, nous venons d'apprendre que le nombre des demandeurs d'emplois a baisse de 12 000 au mois d'octobre. C'est certainement insuffisant. Mais c'est une tendance, et c'est le signe des resultats positifs de cette politique. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Christian Bataille. Eblouissant !
M. le president. Messieurs, je vous en prie !
M. le ministre de l'economie et des finances. Il n'y a pas si longtemps, M. le Premier ministre nous disait que, sans doute, les taux d'interet a dix ans allaient passer en dessous de la barre des 6 %.
M. Claude Bartolone. Ah ! Giscard va etre content !
M. le ministre de l'economie et des finances. Aujourd'hui, les taux a dix ans sont a 5,55 %, a trois points de base au-dessous des taux allemands.
M. Christian Bataille. Il faut garder M. Arthuis !
M. Claude Bartolone. Giscard ! Giscard !
M. le ministre de l'economie et des finances. Voila des signes qui doivent renforcer la confiance. Cette politique doit etre tenue avec courage et determination. C'est ainsi que la France reussira ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
PLAN EN FAVEUR DES PME
Auteur : M. Abrioux Jean-Claude
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique economique
Ministère interrogé : économie et finances
Ministère répondant : économie et finances
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 décembre 1996