Question au Gouvernement n° 2044 :
Etablissements

10e Législature

Question de : M. Dassault Olivier
- RPR

Question posée en séance, et publiée le 5 décembre 1996

M. le president. La parole est a M. Olivier Dassault.
M. Olivier Dassault. Ma question s'adresse egalement a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
Monsieur le ministre, la violence se propage aussi a l'ecole, comme vous venez de le rappeler. Elle tend a se generaliser et constitue aujourd'hui un grave probleme de societe. Elle se manifeste d'abord contre les eleves, particulierement les plus jeunes, rackettes sans oser se plaindre. Les agressions, depuis les insultes et les bagarres jusqu'a des faits autrement plus graves, provoquent un climat d'insecurite permanent pour les parents comme pour les enfants. C'est insupportable, et ce climat met en peril tout notre systeme educatif; je sais, monsieur le ministre, combien vous en etes conscient.
Mais la violence s'exerce aussi a l'encontre des enseignants. A Beauvais, par exemple, les professeurs du college Baumont n'assurent plus leurs cours depuis plus de deux semaines, a la suite d'incidents repetes. A la demande de Jean-Francois Mancel et a la mienne, M. le recteur d'academie a propose une serie de mesures pratiques avec des moyens supplementaires importants.
Pouvez-vous, monsieur le ministre, confirmer que tout cela sera mis en place dans les plus brefs delais ? Pouvez-vous egalement recevoir une delegation de parents et d'enseignants ? Pouvez-vous, enfin, trancher sur le classement de ce college en etablissement sensible ? Il est temps que les eleves reprennent le chemin des cours.
Plus generalement, quels sont les premiers resultats du plan d'ensemble contre la violence a l'ecole adopte par le Gouvernement le 20 mars dernier ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Monsieur le depute, je sais que comme conseiller general du canton (Exclamations et rires sur les bancs du groupe socialiste) vous etes tres sensible a la situation du college Baumont et vous souhaitez qu'on apporte une veritable reponse aux problemes auxquels il est confronte.
D'abord, comme vous me l'avez demande, j'ai decide hier l'envoi d'une mission de l'inspection generale de l'education nationale et de l'inspection generale de l'administration de l'education nationale. Elle viendra demain matin au college Baumont pour dresser un bilan exact des problemes qui s'y posent et que vous m'avez signales.
Ensuite, je veux vous indiquer que, quelle que soit la decision sur le classement en etablissement sensible du college Baumont, toutes les allocations de postes dont il a beneficie le mettent aux normes des etablissements sensibles. C'est une question d'etiquetage et non plus une question de moyens: le college Baumont dispose depuis plusieurs semaines de tous les moyens d'un etablissement sensible.
Il faut aller au bout des recrutements, notamment des emplois de ville qui donneront toute sa pertinence a l'apport en personnels qui a ete decide.
Enfin, toutes les mesures du plan anti-violence que nous avons decide au printemps sont appliquees, excepte la creation d'internats en zones sensibles, qui est une realisation de plus longue haleine. En dehors de cela, je le repete, toutes les mesures portant sur les personnels, l'education, qui sont autant de reponses de l'education nationale pour apaiser le climat de violence que nous rencontrons trop souvent, sont d'ores et deja en place.
Comme vous, j'espere que ces reponses seront les bonnes, tout au moins les meilleures possibles etant donne les circonstances extremement complexes de cette violence, qui nait en dehors de l'ecole et qui, trop souvent, se manifeste a l'interieur de l'ecole. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. Didier Boulaud. Et bonjour au sous-prefet !

Données clés

Auteur : M. Dassault Olivier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 décembre 1996

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