Question au Gouvernement n° 2089 :
Chomage

10e Législature

Question de : M. Fromet Michel
- SOC

Question posée en séance, et publiée le 18 décembre 1996

M. le president. La parole est a M. Michel Fromet.
M. Michel Fromet. Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement devait declarer la guerre au chomage. Or, en un peu plus d'un an, 170 000 nouveaux chomeurs, selon vos statistiques, ont rejoint les rangs de l'ANPE tandis que le nombre de jeunes sans travail et sans ressources n'a jamais atteint un niveau aussi eleve.
Plusieurs deputes du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre. C'est la faute des socialistes !
M. Michel Fromet. Et 1997 se presente au plus mal. Les plans sociaux se succedent en cascade et les carences de votre budget reduiront le nombre de stages de formation et de contrats aides.
Plusieurs deputes du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre. Amnesique !
M. Michel Fromet. Ainsi, l'INSEE prevoit d'ores et deja 100 000 nouveaux chomeurs au premier semestre de 1997. Votre guerre au chomage est en train de se transformer en un veritable Waterloo de l'emploi.
Sans relance des salaires, sans relance de la consommation, et en l'absence de mesures d'insertion durable des jeunes dans l'emploi, comment comptez-vous inverser cette veritable maree montante du chomage ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur le depute, il y a les pronostics, les realites et les actes.
Les pronostics, je les laisse aux commentateurs.
Les realites, c'est que l'annee 1996 a connu, en effet, un premier semestre plus difficile, mais la croissance a repris au second semestre et, que vous le vouliez ou non, le solde d'emplois actuellement est pratiquement stable. («C'est faux !» sur les bancs du groupe socialiste.)
Sur 13 millions d'emplois dans le secteur marchand salarie, la baisse est seulement de 18 000. La verite, c'est que la croissance francaise est desormais plus riche en emplois. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) En 1992, pour un peu plus de 1 % de croissance, nous avons perdu 200 000 emplois. En 1996, pour un taux de croissance identique, nous avons pratiquement stabilise l'emploi. (Exclamations sur les memes bancs.)
En 1997, si la croissance est ce que l'on nous annonce, c'est-a-dire a plus de 2 %, nous creerons plus d'emplois.
Plusieurs deputes du groupe socialiste. Mais non !
M. Jean-Yves Le Deaut. Demain...
M. le ministre du travail et des affaires sociales. C'est la realite, et c'est grace a une politique d'enrichissement de la croissance en emplois, a l'amenagement du temps de travail et aux contrats en alternance. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Didier Boulaud. C'est faux !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Vos cris n'y changeront rien: nous avons 10 % de plus de contrats d'apprentissage et de contrats de qualification en cette fin d'annee 1996 que nous n'en avions il y a un an.
Il est vrai que, pendant les deux legislatures socialistes (Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique),...
M. le president. Je vous en prie !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. ... il y a eu 700 000 emplois dans le secteur prive en moins. A l'epoque, vous avez augmente le nombre de fonctionnaires. Maintenant, si j'ai bien compris, ce ne sont plus des emplois de fonctionnaires que vous voulez creer, mais des emplois de contractuels. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Cela etant, les causes produisent les memes effets. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : M. Fromet Michel

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : travail et affaires sociales

Ministère répondant : travail et affaires sociales

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 18 décembre 1996

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