Politique et reglementation
Question de :
M. Saint-Ellier Francis
- UDF
Question posée en séance, et publiée le 18 décembre 1996
M. le president. La parole est a M. Francis Saint-Ellier.
M. Francis Saint-Ellier. Ma question s'adresse a M. le ministre delegue a la poste, aux telecommunications et a l'espace.
Plus que jamais, l'acces a l'information est devenu un enjeu essentiel dans notre economie mondiale.
Il y a maintenant une quinzaine d'annees, la France avait pris avec le Minitel une avance presque insolente pour les Americains dans le domaine des technologies de l'information. Malheureusement, elle accuse aujourd'hui un certain retard, comme l'a recemment rappele un rapport du commissariat au Plan.
Ce retard concerne en particulier le taux d'equipement des menages en micro-ordinateurs, avec 15 % en France contre 20 % en Allemagne et 35 % aux Etats-Unis. Quant au nombre d'ordinateurs connectes a Internet, la France en a moins de 200 000, contre 500 000 en Allemagne et 8 millions aux Etats-Unis.
Ce retard est du notamment au cout eleve des telecommunications, cout sur lequel la reforme aura un impact tres favorable a partir de 1998, mais il faut aussi prendre en compte la barriere culturelle des Francais face a ce progres. Comment entendez-vous populariser les nouvelles technologies de l'information et replacer la France dans le peloton de tete ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre delegue a la poste, aux telecommunications et a l'espace.
M. Francois Fillon, ministre delegue a la poste, aux telecommunications et a l'espace. Vous avez raison, monsieur Saint-Ellier, de souligner le retard que notre pays a accumule dans le domaine des technologies de l'information.
Le Gouvernement en a identifie les causes et vous les avez vous-meme rappelees. Il y a d'abord la reglementation, et en particulier le monopole de l'Etat sur les communications, qui n'a pas incite a l'initiative et qui n'a pas pese sur les tarifs des telecommunications, qui constituent un element determinant pour le developpement des technologies nouvelles. Il y a ensuite le facteur culturel, c'est-a-dire la faible penetration de la societe francaise par l'informatique, et tout particulierement a l'ecole.
Pour faire face a ces deux handicaps francais, nous avons pris trois initiatives.
La premiere, de loin la plus importante et la plus difficile, a ete la liberalisation du secteur des telecommunications que vous avez votee en 1996. L'annee 1996 restera comme l'annee de la liberalisation de ce secteur. Les tarifs de telecommunications sont desormais orientes a la baisse, et, surtout, des operateurs nouveaux vont apparaitre et stimuler une concurrence qui, deja, conduit France Telecom, qui, il faut bien le dire, ignorait il y a quelques mois ces nouvelles technologies, a vouloir aujourd'hui les promouvoir et a en faire une veritable priorite.
La deuxieme initiative a ete de mener a son terme l'appel a proposition qui avait ete lance par le gouvernement precedent. Les 500 millions de francs promis ont ete mis sur la table, et vous en savez quelque chose puisque vous pilotez vous-meme l'une des experiences les plus interessantes.
Enfin, la derniere initiative vise la resistance culturelle que vous evoquiez a l'instant. Nous avons engage avec le ministre de l'education nationale un travail de reflexion sur une initiative pour l'ecole qui associerait France Telecom, l'education nationale et les constructeurs de materiel informatique pour que chaque enfant puisse desormais se servir de l'ordinateur comme on se servait il y a quelques dizaines d'annees d'un crayon. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Auteur : M. Saint-Ellier Francis
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Telecommunications
Ministère interrogé : télécommunications et espace
Ministère répondant : télécommunications et espace
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 18 décembre 1996