Politique et reglementation
Question de :
M. Duboc Éric
- UDF
Question posée en séance, et publiée le 15 janvier 1997
M. le president. La parole est a M. Eric Duboc.
M. Eric Duboc. Ma question s'adresse a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
Le Conseil superieur de l'emploi, des revenus et des couts, le CSERC, vient de rendre son rapport, d'ou il ressort que les inegalites se sont largement accrues en France entre 1989 et 1993 (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), et que les jeunes sont les principales victimes de la precarite de l'emploi et du revenu; leur niveau de vie a diminue de 25 % durant cette periode.
Nous sommes sur le terrain et connaissons la realite quotidienne de la vie des jeunes: les petits boulots, les contrats a duree determinee, les contrats a temps partiel, et parfois, pire encore, le chomage.
On comprend donc que beaucoup de jeunes se mefient de tout ce qui peut ressembler a une nouvelle forme de precarite. C'est probablement ce qui explique la controverse nee a la suite des propositions du CNPF concernant les stages diplomants.
Le President de la Republique, qui veut faire de l'annee 1997 l'annee de l'emploi des jeunes, a du intervenir dans le debat pour preciser qu'il n'accepterait pas qu'on propose aux jeunes des contrats de travail au rabais.
Ce qu'attendent les jeunes, c'est qu'on leur propose des stages au cours de leur formation, afin qu'ils puissent se preparer a l'entree dans la vie active.
Monsieur le ministre, vous avez la responsabilite des etudiants et vous preparez le sommet pour l'emploi des jeunes, qui a ete fixe a la mi-fevrier. Ou en est la reflexion du Gouvernement sur les stages diplomants ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Monsieur Duboc, vous avez a juste titre souligne les deux elements qu'il convient de prendre en compte.
D'abord, le besoin, ressenti par un tres grand nombre de jeunes, mais aussi par ceux qui souhaitent les employer ou qui les entourent, d'ameliorer l'experience professionnelle des jeunes en formation.
En second lieu, la crainte, exprimee par les etudiants et leurs organisations, qu'une definition insuffisante des stages n'aboutisse a imposer aux jeunes un travail sous-paye, ce qui ne serait pas acceptable.
Seule la concertation peut permettre de prendre en compte ces deux elements. Il convient en particulier d'associer les representants des etudiants, du patronat et des organisations syndicales afin que les jeunes soient assures que ce qu'on leur propose dans leur interet ne leur fait en aucun cas courir le risque d'etre confrontes a une situation inacceptable. Nous esperons que tous ces obstacles pourront etre leves avant le sommet des jeunes, pour qu'un atout nouveau soit offert aux jeunes et que leur formation debouche plus naturellement et plus directement sur l'emploi. En organisant cette concertation, nous faisons donc notre devoir. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur divers bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Auteur : M. Duboc Éric
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement superieur
Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 janvier 1997