Politique et reglementation
Question de :
M. Ferry Alain
- RL
Question posée en séance, et publiée le 23 janvier 1997
M. le president. La parole est a M. Alain Ferry.
M. Alain Ferry. Monsieur le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche, le President de la Republique se fait l'ambassadeur de ce que l'on nomme «les stages diplomants». Elements du cursus universitaire, ces stages sont censes permettre aux etudiants d'acquerir l'experience professionnelle qui leur fait trop souvent defaut lorsqu'ils se presentent sur le marche du travail.
Mais cette reforme se heurte aux nombreuses objections du monde universitaire. D'autres craignent que ces stages ne soient que des CIP deguises. Enfin, il y a le risque que les entreprises ne voient la qu'un puits a mains d'oeuvre a cout peu eleve.
Que faire pour que l'annee 1997 soit effectivement celle de l'emploi des jeunes ? Deux pistes doivent etre menees de front: celle de la lutte contre le chomage des jeunes et celle de la recherche d'une meilleure integration des jeunes dans le monde professionnel. Dans cette derniere perspective, quelles garanties pourront etre apportees a ceux qui craignent que ces stages ne constituent qu'un premier emploi sous-paye ? En d'autres termes, quelles seront les modalites d'integration dans le cursus universitaire ?
S'agissant du chomage des jeunes, il est clair que les stages diplomants ne pourront rien pour ceux qui connaissent actuellement cette situation dramatique. Monsieur le ministre, accepteriez-vous de debattre dans cette enceinte de la necessaire implication de l'education nationale dans le traitement du chomage des jeunes ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Republique et Liberte et du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. En effet, monsieur le depute, deux imperatifs majeurs s'imposent a nous: repondre a l'attente d'un certain nombre de jeunes en leur permettant une rencontre precoce, en cours de cursus, avec l'entreprise, et les contraindre a s'interroger sur le metier qu'ils pourront exercer en fonction de la formation qu'ils suivent.
Vous avez egalement tres bien expose les differentes craintes. La meilleure garantie que nous puissions apporter, c'est de definir ces stages avec les jeunes, leurs organisations et leurs associations. C'est precisement ce que nous sommes en train de faire. De nombreuses conversations - non mediatisees, et c'est mieux ainsi - ont lieu entre les associations et les syndicats d'etudiants, les syndicats d'enseignants et les entreprises, soit avec le Gouvernement, soit de maniere bilaterale, et entre les organisations elles-memes.
J'ai bon espoir que, d'ici a quelques jours, nous trouvions une definition qui reponde a nos imperatifs et rassure tous ceux qui sont inquiets. Ce faisant, et comme vous le dites, nous aurons apporte une vraie reponse a des inquietudes que nous ne pouvons ignorer. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Auteur : M. Ferry Alain
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement superieur
Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 janvier 1997