Albanie et Kosovo
Question de :
M. André René
- RPR
Question posée en séance, et publiée le 30 janvier 1997
M. le president. La parole est a M. Rene Andre.
M. Rene Andre. Ma question s'adresse a M. le ministre des affaires etrangeres.
La region des Balkans, instable depuis des siecles, est a nouveau plongee dans une tourmente contagieuse qui est nee a Belgrade et a gagne la Bulgarie, le Kosovo et l'Albanie.
Je limiterai ma question au Kosovo et a l'Albanie.
Le Kosovo, region qui depend de la Republique federale de Yougoslavie, est peuple a 90 % d'Albanais et un desir recurrent d'autonomie, sinon d'independance, y regne.
De tres graves attentats viennent d'y etre commis recemment. Certains y voient la main du president Milosevic, qui souhaiterait, grace a ces attentats, restaurer une sorte d'union nationale sacree autour du Kosovo, berceau de l'orthodoxie serbe.
Les differents leaders de l'opposition serbe ont, ce qui est tout a fait nouveau, evoque la possibilite d'accorder au Kosovo une tres large autonomie.
Monsieur le ministre, votre ministere a rappele que la France etait favorable a une tres large autonomie du Kosovo. Pourriez-vous nous preciser votre position et nous dire si notre pays est pret a favoriser l'installation d'une mission de l'OSCE au Kosovo, comme l'Albanie le demande ?
De tres graves evenements se sont deroules dans ce pays a la fin de la semaine derniere. L'opposition albanaise, animee par d'anciens membres du parti d'Enver Hodja, accuse le parti communiste d'etre a l'origine de ces troubles.
M. Maxime Gremetz. Allons ! Un peu de respect !
M. Rene Andre. Les anciens du parti communiste, qui sont regroupes au sein du parti socialiste, accusent le regime du parti democratique d'etre a l'origine de ces evenements.
Pourriez-vous nous indiquer la position de la France a cet egard ?
M. le president. La situation est effectivement tres complexe !
La parole est a M. le ministre delegue aux affaires europeennes.
M. Michel Barnier, ministre delegue aux affaires europeennes. Monsieur Andre, vous avez raison de souligner que, a la porte de l'Europe, la region des Balkans est actuellement fragile, tant sur le plan politique que sur le plan economique. On le voit a Belgrade, ou se multiplient avec une grande tenacite et une grande perseverance les manifestations, simplement pour que la democratie soit respectee. On le voit au Kosovo, ou des troubles importants ont eu lieu.
Dans cette region, il faut en effet progresser vers une tres large autonomie. Celle-ci passe par un vrai dialogue, que nous encourageons, entre les autorites de Serbie, d'une part, et les partis kosovars, d'autre part. Oui, nous souhaitons favoriser, par tous les moyens dont nous pouvons disposer de l'exterieur, ce dialogue politique.
Quant a l'Albanie, les manifestations s'y multiplient. Vous en avez rappele l'origine: elle reside dans la faillite en chaine d'un systeme d'epargne qui a trompe les gens, faillite dont un Albanais sur trois est victime. Il est comprehensible que les gens descendent dans la rue, et le president albanais hesite entre l'indemnisation et la repression.
Peut-on faire porter la totalite de la responsabilite sur les anciens communistes ?
Plusieurs deputes du groupe du Rassemblement pour la Republique. Oui !
M. le ministre delegue aux affaires europeennes. Je n'en suis pas sur. La aussi, les autorites europeennes et la France veulent favoriser le dialogue et la mise en place de vraies reformes sur des bases assainies a tous les egards. (Applaudissement sur divers bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Auteur : M. André René
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique exterieure
Ministère interrogé : affaires européennes
Ministère répondant : affaires européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 janvier 1997