Question au Gouvernement n° 2197 :
Politique de l'emploi

10e Législature

Question de : M. Mexandeau Louis
- SOC

Question posée en séance, et publiée le 5 février 1997

M. le president. La parole est a M. Louis Mexandeau. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. Louis Mexandeau. Messieurs du Gouvernement, n'oubliez pas que vous etes au pouvoir depuis quatre ans ! Qu'il s'agisse des impots ou de l'emploi, en quatre ans, depuis que l'UDF et le RPR dirigent le pays...
M. Charles Ehrmann. Et vous, qu'avez-vous fait en dix ?
M. le president. Monsieur Ehrmann...
M. Louis Mexandeau. ... plus de 450 000 emplois ont ete perdus. Et depuis que M. Juppe est Premier ministre, c'est 200 000 emplois qui ont ete detruits. (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. Jean-Michel Ferrand. On est loin de vos chiffres !
M. le president. Un peu de calme !
M. Louis Mexandeau. L'optimisme que vous affichez a la seule vue des statistiques du chomage de decembre n'est pas tres serieux. Il ne faut pas confondre la reprise de la Bourse avec la reprise de l'emploi,...
M. Maurice Depaix. Tres bien !
M. Louis Mexandeau. ... car l'embellie est essentiellement financiere. Certes, les indices de la Bourse atteignent des sommets inegales, mais le chomage a progresse de pres de 3 % en 1996. Selon l'ancien «barometre», qui prenait en compte les chomeurs ayant un petit boulot, la progression atteint meme 4,6 %. («C'est faux !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.) Et selon le bureau international du travail, on atteind un taux record de 12,7 % de chomeurs et une progression de 9,2 % pour 1996 ! (Protestations sur les memes bancs.)
Alors ne soyez pas trop optimistes ! L'avenir reste sombre et les conjoncturistes de l'INSEE n'excluent pas un chomage culminant a 13 % a la mi-1997 ! (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. Silence !
M. Louis Mexandeau. Or les reponses...
M. Alain Griotteray. La question !
M. Louis Mexandeau. ... que vous avez apportees ne permettront pas d'embauches pour un emploi durable. De meme, le chomage de longue duree continue de progresser. En 1996, plus d'emplois ont ete detruits que crees.
Les Francais sont inquiets. La peur du licenciement gagne toutes les communes et toutes les couches de la societe. L'emploi precaire se banalise et constitue desormais l'antichambre de l'exclusion.
Messieurs les ministres, quand votre gouvernement se decidera-t-il a avoir une veritable politique de l'emploi ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Lucien Degauchy. Ce n'est plus une question, c'est un requisitoire !
M. le president. Puis-je rappeler a M. Mexandeau la recommandation du president Fabius: sept lignes pour la question ! (Sourires. - Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur Mexandeau, je ne suis pas sur que ceux qui recherchent un emploi soient tres satisfaits d'un debat nourri d'invectives et d'accusations tous azimuts. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.) Ils attendent autre chose !
Mais, puisque vous avez parle de destructions d'emplois, je vous rappelle que, pour 1992, avec un taux de croissance d'environ 1 %, le bilan objectif, le bilan officiel est de 200 000 emplois detruits ! En 1996, avec le meme taux de croissance, nous avons deplore la disparition d'a peine 20 000 emplois. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Didier Boulaud. Vous etes au pouvoir depuis quatre ans !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Pourquoi ? Parce que nous avons enrichi la croissance en emplois. C'est le fruit de l'effort du pays et de la majorite actuelle.
Si vous le souhaitez, je suis pret a examiner avec vous le bilan des legislatures socialistes en matiere de destructions d'emplois.
M. Claude Bartolone. Quatre ans !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Je n'attends que cela pour confronter nos chiffres ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : M. Mexandeau Louis

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : travail et affaires sociales

Ministère répondant : travail et affaires sociales

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 février 1997

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