Russie
Question de :
M. Pandraud Robert
- RPR
Question posée en séance, et publiée le 5 février 1997
M. le president. La parole est a M. Robert Pandraud.
M. Robert Pandraud. Monsieur le ministre des affaires etrangeres, la qualite primordiale du diplomate, disait Paul Cambon, est, comme celle de l'epicier, le bon sens. Nous nous rejouissons que, grace a l'action du President de la Republique et a la votre (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), notre diplomatie ait retrouve le bon sens.
En effet, elle prend acte que la Russie, meme pauvre, est et sera toujours une tres grande puissance europenne et mondiale. Elle prend acte que la Russie, comme les grandes nations europeennes, ne se livre plus aux jeux steriles et criminels qui ont ete a l'origine des deux grandes guerres mondiales. Elle prend acte que la democratisation de la Russie, quelles qu'en soient les difficultes, est bien engagee grace a Boris Eltsine. Elle prend acte que l'OTAN doit sans doute etre reformee mais que son elargissement ne pourra se faire sans l'accord de la Russie et certainement pas contre elle.
M. Pierre Lellouche. Tres bien !
M. Robert Pandraud. Dans quelle mesure la visite de Jacques Chirac a Boris Eltsine, monsieur le ministre, vous permet-elle de mieux preciser les enjeux des discussions actuelles tant sur le plan de la securite que sur celui des relations economiques bilaterales ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. La parole est a M. le ministre des affaires etrangeres. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Herve de Charette, ministre des affaires etrangeres. Monsieur le depute, je vous remercie de me donner l'occasion d'exprimer en quelques mots devant vous (Protestations sur le banc du groupe socialiste)...
M. Christian Bataille. N'avez-vous donc pas honte, monsieur de Charette ?
M. le president. Je vous en prie, mes chers collegues !
M. le ministre des affaires etrangeres. ... un bref bilan de la visite du President Chirac a Moscou. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Augustin Bonrepaux. Les propos que vous tenez sont honteux, monsieur de Charette !
M. le president. Un peu de tenue, le sujet est important !
M. Michel Fromet. De Charette demission !
M. le ministre des affaires etrangeres. Le groupe socialiste parait particulierement excite aujourd'hui ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. Messieurs, vous n'empecherez pas le ministre de parler, croyez-moi !
Vous avez la parole, monsieur le ministre.
M. le ministre des affaires etrangeres. Merci, monsieur le president.
Monsieur Pandraud, nous sommes decides a etablir entre la Russie et ses partenaires de l'Europe de l'Ouest, et en particulier la France, des relations solides fondees a la fois sur un dialogue politique intense et sur la reconnaissance, comme vous l'avez tres bien dit, de l'importance de la Russie dans le monde de demain.
M. Christian Bataille. M. de Charette, c'est M. Vitrolles ou plutot M. Vitriol !
M. le ministre des affaires etrangeres. L'objectif est d'eviter que se produisent, demain, des fractures comme il y en eut hier. En Europe, nous passons d'un monde de confrontation a un monde de cooperation.
C'est pourquoi le President Elstine et le President Chirac ont evoque ce qu'il est convenu d'appeler l'architecture de securite en Europe. Il y a les projets que nous avons pour la renovation de l'Alliance; il y a son elargissement et le role que l'OSCE doit etre appelee a jouer a l'avenir afin que chaque pays d'Europe ait demain des reponses concretes a ses preoccupations de securite. Cela vaut pour la Russie evidemment.
C'est la raison pour laquelle nous travaillons a faire en sorte que les projets de l'Alliance Atlantique fassent l'objet d'une discussion amicale et fraternelle avec nos amis russes.
M. Didier Boulaud. Vous etes disqualifie, monsieur de Charette !
M. le ministre des affaires etrangeres. Ainsi l'ensemble de ces projets contribuera non pas a inquieter,...
M. Didier Boulaud. La peste et le cholera !
M. le ministre des affaires etrangeres. ... mais a rassurer, non pas a creer une nouvelle fracture mais une plus grande securite en Europe.
Les discussions entre les deux presidents ont ete tres positives, ouvrent des perspectives, et vont permettre d'engager les negociations...
M. Christian Bataille. Avec le Front national, sans doute, monsieur de Charette !
M. le ministre des affaires etrangeres. ... prevues dans les semaines qui viennent. Je crois donc que ce deplacement a ete tres fructueux dans la voie et la ligne que vous avez vous-meme tracee, monsieur Pandraud. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Auteur : M. Pandraud Robert
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique exterieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 février 1997