Question de : M. Briand Philippe
- RPR
Question posée en séance, et publiée le 6 février 1997

M. le president. La parole est a M. Philippe Briand.
M. Philippe Briand. Monsieur le president, ma question s'adresse a Mme le ministre delegue pour l'emploi.
Madame le ministre, l'emploi est le grand defi de cette fin de siecle, le grand defi de notre gouvernement, comme le prouve l'affirmation du role de votre ministere.
En decembre dernier, le chomage a diminue de 0,9 %. Certes, il ne s'agit pas encore d'une victoire definitive, mais il nous faut tous saluer l'action determinee du Gouvernement qui a permis d'avancer dans cette voie.
En ce debut d'annee, pouvez-vous nous dire quel bilan vous tirez de l'action de votre ministere pour 1996, notamment au niveau des programmes regionaux pour l'emploi des jeunes, des comites de liaison ?
Enfin, vous le savez, le groupe gaulliste a longuement reflechi sur l'emploi, notamment l'emploi des jeunes. A la veille d'une tres importante consultation nationale, pouvez-vous nous indiquer, madame le ministre, les directions dans lesquelles vous comptez oeuvrer ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a Mme le ministre delegue pour l'emploi.
Mme Anne-Marie Couderc, ministre delegue pour l'emploi. Monsieur le depute, je sais que vous animez un groupe de parlementaires sur le theme de l'emploi des jeunes. Vous avez cite les chiffres du chomage pour le mois de decembre 1996. Il faut, c'est vrai, rester prudent au vu des resultats d'un seul mois; constatons simplement qu'ils vont dans le bon sens. Et cela est d'autant plus interessant que cette baisse du chomage touche finalement toutes les categories et particulierement les jeunes chomeurs, pour lesquels les chiffres de decembre font apparaitre une baisse de 2,4 %.
Plus interessant encore, on constate que le chomage des jeunes est reste stable sur l'ensemble de l'annee 1996 en depit de la degradation du marche de l'emploi que nous avons connue. Ce point est a mettre en rapport avec la mobilisation lancee en faveur de l'emploi des jeunes.
Mais une deuxieme observation doit etre faite: des programmes regionaux pour l'emploi des jeunes ont ete signes avant l'ete, avec le concours des acteurs locaux et des partenaires sociaux sur le plan national; des campagnes ont notamment ete lancees par le patronat - CNPF ou Confederation generale des PME. Or, sur les quatre derniers mois de l'annee 1996 - septembre, octobre, novembre, decembre - il faut relever que, par rapport aux mois correspondant de 1995, 10 000 jeunes de plus sont entres chaque mois dans la vie active. Voila qui, a mes yeux, demontre que la mobilisation a bien fonctionne. Et parmi ces 10 000 jeunes supplementaires qui, chaque mois, ont trouve un emploi, la part de ceux issus de l'apprentissage et des formations en alternance s'est accrue globalement de 12 %. C'etait un de nos objectifs: relancer l'apprentissage et l'alternance.
Qu'est-ce que cela signifie ? Que la mobilisation fonctionne et qu'il nous appartient d'aller plus avant encore. Et c'est bien ce que nous entendons faire au cours de l'annee 1997: poursuivre cette mobilisation, tant sur le plan national que sur le plan local, car il faut faire confiance aux acteurs de terrain, a travers une politique ambitieuse de deconcentration des politiques d'aide a l'emploi, comme le souhaite le Premier ministre. C'est egalement le but de la mobilisation nationale qui sera lancee par la conference nationale sur l'emploi des jeunes; celle-ci, qui se tiendra le 10 fevrier, permettra de mieux structurer la mobilisation pour l'emploi, sur le plan national comme sur le plan local.
Tels sont, monsieur le depute, les elements que je peux vous fournir aujourd'hui. Ces premiers resultats sont a mes yeux un signe tres encourageant et augurent de ce que nous pourrons obtenir grace a la mobilisation de tous (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), n'en deplaise a certains. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)