Theatres
Question de :
M. Tardito Jean
- COM
Question posée en séance, et publiée le 19 février 1997
M. le president. La parole est a M. Jean Tardito.
M. Jean Tardito. Ma question s'adresse a M. le premier ministre.
Nous avons tous eu connaissance des manifestations de soutien a Chateauvallon et a son directeur createur, M. Gerard Paquet, et de protestation contre la volonte de liquidation de la municipalite Front national, a Toulon.
Cette volonte de censure qui a des allures d'autodafe, dans la tradition de l'extreme droite, a pourtant trouve depuis le debut le soutien de M. le prefet du Var.
M. Christian Bataille. Eh oui !
M. Jean Tardito. Ce comportement inadmissible de la part d'un haut fonctionnaire de la Republique vient de connaitre un nouvel episode puisque celui-ci vient d'annoncer qu'il serait fidele aux decisions du ministre, que je salue pour les positions qu'il a prises a propos de Chateauvallon.
Monsieur le Premier ministre, comment ne pas etre choque par cette desinvolture ? Comment ne pas s'interroger sur les raisons de ce compromis entre l'Etat et ce haut fonctionnaire qui impose son maintien a la prefecture du Var ? Comment cela est-il possible alors que la presse a pu affirmer sans etre dementie que vous aviez envisage le placement hors cadre de ce representant de l'Etat qui n'hesite pas a insulter les elus de la nation ?
Cette information est-elle exacte ? Si oui, pourquoi une telle protection favorable aux menees du Front national contre les trente annees de creation a Chateauvallon ?
La presse parle ouvertement, toujours sans etre dementie, de la naissance d'un nouveau parti de votre majorite, charge de concurrencer le Front national sur le terrain douteux qu'il affectionne, celui ou les valeurs humanistes sont chassees et traquees.
Ne pensez-vous pas, monsieur le Premier ministre, que cette nouvelle surenchere dans la mise en cause des libertes est lourde de dangers pour notre democratie republicaine ? (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de la culture.
M. Philippe Douste-Blazy, ministre de la culture. Monsieur le depute, Chateauvallon est non seulement un symbole parce que c'est le pole culturel de reference du sud de la France (Exclamations sur divers bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.), parce qu'il est connu et reconnu internationalement mais aussi parce que c'est le symbole du combat que nous menons malgre les menaces repetees du Front national de Toulon.
Le 27 mars prochain, le tribunal de grande instance de Toulon prendra une decision quant a la dissolution ou non de l'association. M. le prefet du Var...
M. Jean-Yves Le Deaut. Demission !
M. le ministre de la culture. ... remettra mes conclusions au nom de l'Etat...
M. Andre Fanton. Ce ne sont pas vos conclusions personnelles...
M. Pierre Mazeaud. ... mais celles du Gouvernement !
M. le ministre de la culture. ... ou plutot les conclusions du ministere de la culture, c'est-a-dire du Gouvernement. Je peux vous assurer que le prefet du Var remettra bien les conclusions du Gouvernement, c'est parfaitement clair. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe communiste.)
Auteur : M. Tardito Jean
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Spectacles
Ministère interrogé : culture
Ministère répondant : culture
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 février 1997