Question au Gouvernement n° 2231 :
Jeunes

10e Législature

Question de : M. Josselin Charles
- SOC

Question posée en séance, et publiée le 19 février 1997

M. le president. La parole est a M. Charles Josselin.
M. Charles Josselin. Nous ferons justice de cette accusation d'absence en faisant la preuve que les socialistes etaient presents ! (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. Je vous en prie, mes chers collegues !
M. Charles Josselin. La conference nationale pour l'emploi des jeunes, annoncee a grand bruit, a surtout ete l'occasion de prendre a nouveau la mesure de la crise du chomage des jeunes et des effets desastreux qu'elle a pour eux-memes, pour leur famille, pour la societe tout entiere. Tous les participants - partenaires sociaux, elus, responsables etudiants - ont mis en evidence la relation entre precarite, pauvrete, violence, delinquance et suicide.
Par rapport a l'ampleur du probleme, les mesures proposees sont, a l'evidence, insuffisantes. Elles reposent tres largement sur une volonte patronale qui n'a jamais ete au rendez-vous quand il s'agit d'emplois.
Ou sur la mobilisation des collectivites territoriales qui, en raison du desengagement de l'Etat, n'en peuvent mais.
Certaines de ces mesures sont meme susceptibles d'avoir des effets tres pervers dans leur application. Il en va ainsi de l'annonce des 100 000 emplois ou stages pour les jeunes en chomage de longue duree car, deja, on voit poindre la menace d'une mise a l'ecart de 100 000 travailleurs plus ages.
La strategie du sapeur Camember - creuser un trou pour en boucher un autre - ne saurait tenir lieu de politique de l'emploi. Qu'avez-vous prevu pour nous en premunir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur Josselin, vous avez change vous-meme de strategie. Vous etiez constructif le jour du sommet, et je rends hommage a votre presence ainsi qu'a celle des autres representants des collectivites locales, et, aujourd'hui, vous avez choisi un registre negatif et destructif. Je le regrette car cela ne vous ressemble pas.
Je pense qu'il s'est passe quelque chose a la reunion nationale pour l'emploi des jeunes. Il y a eu un dialogue social d'une grande qualite, un engagement entre partenaires sociaux sur un objectif d'alternance de 400 000 jeunes, 70 000 de plus, il y a eu, avec la participation de tous, y compris des etudiants, l'idee qu'il fallait experimenter dans le cadre de l'universite des periodes d'experience en entreprise, il y a eu l'offre d'une insertion personnalisee pour les 100 000 jeunes qui sont au chomage depuis plus d'un an, et l'annonce par le Gouvernement d'un soutien aux initiatives locales pour l'emploi. Tout cela est positif.
Il faut bien sur passer a l'execution et je ne crois pas que ce soit le moment de soulever toute une serie d'arguties. Il s'agit de se mobiliser. Sur le terrain, vous etes, comme nous tous, confronte aux familles. Elles ne nous demandent pas si nous sommes de droite ou de gauche, elles nous demandent si nous voulons bien retrousser nos manches ! C'est cela le probleme ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : M. Josselin Charles

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : travail et affaires sociales

Ministère répondant : travail et affaires sociales

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 février 1997

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