Question au Gouvernement n° 2260 :
Politique familiale

10e Législature

Question de : M. Le Nay Jacques
- RL

Question posée en séance, et publiée le 27 février 1997

M. le president. La parole est a M. Jacques Le Nay.
M. Jacques Le Nay. Ma question s'adresse a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
Il y a dix ans, la France comptait deux actifs pour un retraite. Dans dix ans, selon toutes les previsions, il y aurait un actif pour un retraite.
Parallelement au vieillissement de notre population, l'entree des jeunes dans le monde du travail survient de plus en plus tard et se fait avec une grande difficulte.
Ces previsions et ces constats ne peuvent nous laisser indifferents et nous rappellent qu'une politique familiale soutenue devient plus que jamais necessaire.
La famille constitue l'un des elements dynamisants de la croissance demographique et de la cohesion de notre societe. Elle est souvent le rempart ultime sur lequel chaque membre peut trouver ce que la solidarite nationale n'est pas toujours en mesure de lui assurer.
Pour l'ensemble de ces raisons, la politique familiale merite d'etre une priorite nationale.
J'ai depose il y a deux ans une proposition de loi visant a instituer un salaire parental de libre choix.
Recemment, plusieurs de mes collegues membres du groupe de travail parlementaire sur la famille et l'enfant ont contribue a l'elaboration d'un livre blanc preconisant notamment la creation d'une allocation parentale de libre choix des le premier enfant et la substitution d'une prestation d'education aux actuelles allocations familiales.
Enfin, un rapport sur la famille redige par Helene Gisserot vient d'etre remis au Gouvernement.
Monsieur le ministre, a quelques jours de la conference nationale sur la famille, les Francais attendent un signe politique fort en faveur de la famille. Pouvez-vous nous indiquer les intentions du Gouvernement en la matiere ? (Applaudissements sur divers bancs du groupe Republique et liberte et sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur Le Nay, vous avez raison. Si la France a un atout, c'est d'avoir une tradition de politique familiale. Nous avons meme enregistre cette annee un leger redressement demographique. C'est la chance principale de notre pays. On oublie de dire qu'avec 60 millions d'habitants, il aura dans quelques annees le meme nombre de jeunes de moins de quinze ans que notre voisin, l'Allemagne, qui a 80 millions d'habitants. Il faut pour cela continuer dans la meme voie.
Vous avez parle de votre proposition de loi et d'un livre blanc. Mais parlez aussi de ce que vous avez deja fait ! Grace a la reforme initiee par Mme Veil sous le gouvernement de M. Balladur, 305 000 familles touchent aujourd'hui l'APE, contre 156 000 auparavant. Pour les jeunes enfants, la caisse nationale d'allocations familiales depensait, avant la reforme, 10 milliards. Elle en depense aujourd'hui 21 milliards. Vous pouvez etre fier d'avoir vote une telle reforme.
Nous preparons la conference nationale de la famille avec une approche globale. Le travail de Mme Gisserot a donne lieu a une grande concertation: 500 personnes de tous les horizons y ont contribue. Le parlement enrichira ces reflexions.
Nous avons besoin d'une prospective, mais elle ne doit pas se reduire a la question des allocations. Il faut considerer le temps de travail, les rythmes, les services donnes aux familles et le probleme des grands enfants. Nous pourrons ainsi faire un travail tres constructif et prolonger tout ce qui a deja ete entrepris sous cette legislature. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur quelques bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe Republique et Liberte.)

Données clés

Auteur : M. Le Nay Jacques

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Famille

Ministère interrogé : travail et affaires sociales

Ministère répondant : travail et affaires sociales

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 février 1997

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