Question au Gouvernement n° 2268 :
Fonctionnement

10e Législature

Question de : Mme Bredin Frédérique
- SOC

Question posée en séance, et publiée le 27 février 1997

M. le president. La parole est a Mme Frederique Bredin.
Mme Frederique Bredin. Monsieur le Premier ministre, nous ne pouvons pas accepter que des chiffres inexacts soient donnes dans cette assemblee ! (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
J'ajouterai qu'il faut un incroyable cynisme pour pretendre s'inquieter de l'emploi des jeunes tout en massacrant l'avenir des enfants ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Partout en France, comme l'a dit M. Bataille, des classes sont fermees, des ecoles menacees de fermeture.
En Normandie, par exemple, en particulier en Seine-Maritime, que je connais bien, soixante-huit classes vont fermer. Ce sont, bien sur, les quartiers en difficulte qui sont concernes. Mais ce sont egalement les villes petites et moyennes, les petites communes qui sont frappees, et c'est d'elles dont je voudrais parler, car la vie de certains villages depend aussi de la presence d'une ecole.
Valmont, Vattetot, Gonneville, Fauville, bien sur tous ces noms de village n'evoquent probablement rien pour vous (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre) mais vous menacez leur existence en supprimant leurs classes ou leurs ecoles. Les Francais ne l'accepteront pas !
Partout en France, on voit les maires defendre leur commune, les enseignants defendre leur ecole, et les parents d'eleves occuper les classes pour defendre l'avenir de leurs enfants !
M. Yves Nicolin. Incendiaire !
Mme Frederique Bredin. Est-ce cela le moratoire de la fermeture des classes en milieu rural que vous aviez promis ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Je repondrai a Mme Bredin par deux considerations.
La premiere est l'enonce d'un fait: depuis quatre ans que je suis ministre de l'education nationale, pas une ecole en France n'a ete fermee...
M. Jean-Yves Le Deaut. Ce n'est pas vrai !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. ... contre l'avis des elus locaux. («C'est faux !» sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.) Je prends l'Assemblee a temoin.
Le moratoire, madame Bredin, est une realite. Encore le mot est-il inadapte, car un moratoire est une parenthese; or je ne fermerai pas cette parenthese. Cette politique sera poursuivie. (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
J'en viens a ma seconde consideration.
Lorsqu'on s'interesse a l'education nationale, madame Bredin, on doit se sentir quelque peu responsable de l'education civique des jeunes Francais.
M. Charles Miossec. Tres bien !
M. Henri Emmanuelli. Quand on s'interesse a eux, oui !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Et ce n'est pas s'inscrire dans un mouvement d'education civique que d'employer comme vous l'avez fait «cyniquement» - je reprends votre adverbe - des mots excessifs. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : Mme Bredin Frédérique

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 février 1997

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