Question de : M. Grimault Hubert
- UDF
Question posée en séance, et publiée le 5 mars 1997

M. le president. La parole est a M. Hubert Grimault.
M. Hubert Grimault. Monsieur le ministre de la culture, ma question pourrait s'intituler: «Histoire d'eau» (Exclamations sur divers bancs.)
Orgueil de l'epoque socialiste, mais contestee et critiquee lors de sa construction, la bibliotheque Francois-Mitterrand se dresse fierement sur la rive gauche de la Seine. Elle a coute cher, trop cher, lors de sa construction.
M. Jean-Michel Fourgous. Et ce n'est pas fini !
M. Hubert Grimault. Elle coute cher, tres cher, en fonctionnement - on parle de 1 300 millions de francs -, au detriment, sans doute, de certains credits pour les centres de province.
Dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier, une partie des collections a ete victime d'une importante inondation. On a appris aujourd'hui que de nombreux rayonnages remplis de revues scientifiques et de bandes video avaient subi cette voie d'eau. Une accumulation de malfacons semble a l'origine de ce qui aurait pu etre une catastrophe et une fausse alerte incendie serait la cause de l'incident, le systeme electronique, pourtant tres perfectionne, se revelant incapable de detecter la fuite.
Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous dire exactement ce qui s'est passe ? Peut-on nous rassurer sur le bon fonctionnement de la bibliotheque Francois-Mitterrand, ou est entreposee une grande partie de notre patrimoine culturel ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de la culture.
M. Philippe Douste-Blazy, ministre de la culture. Monsieur le depute, je ferai un constat, je donnerai une precision et je vous indiquerai une decision.
M. Jean-Pierre Brard. Voila qu'au moins, est efficace ! (Sourires.)
M. le ministre de la culture. D'abord le constat: comme vous le savez, la Bibliotheque nationale de France est composee de deux parties, le haut-de-jardin et le rez-de-jardin.
M. Jean-Pierre Brard. Ce n'est pas une bibliotheque, c'est un jardin botanique ! (Sourires.)
M. le ministre de la culture. Le haut-de-jardin a ete inaugure recemment. Les livres y sont d'acces libre et aucun incident n'a ete deplore a ce niveau. L'incident est survenu au rez-de-jardin, a la suite d'une anomalie du dispositif anti-incendie.
J'en arrive a la precision. Le rez-de-jardin est aujourd'hui vide, en particulier vide de livres, parce que le demenagement n'a pas encore eu lieu et que l'amenagement definitif n'est prevu que pour 1998.
Deux magasins seulement recevaient des periodiques scientifiques et des documents video stockes de maniere temporaire. Aucune perte n'est a deplorer dans les collections de la Bibliotheque nationale de France du fait de cette inondation.
Nous avons decide, a la suite de cet incident, qu'il y aurait une verification de tout le batiment et que le demenagement ne serait decide qu'a la suite de l'expertise de tous les magasins. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)