Albanie
Question de :
M. Muselier Renaud
- RPR
Question posée en séance, et publiée le 5 mars 1997
M. le president. La parole est a M. Renaud Muselier.
M. Renaud Muselier. Ma question s'adresse a M. le ministre des affaires etrangeres.
Le mouvement de revolte qui secoue la population albanaise, depuis l'annonce au mois de janvier de la faillite des societes d'epargne ou plus d'un Albanais sur trois aurait place ses economies, s'est durci ces derniers jours. De tres violents affrontements ont eu lieu dans le pays, faisant plus d'une dizaine de morts et aboutissant au vote, par le parlement, de l'etat d'urgence.
Face a ces evenements tres graves, qui se deroulent a nos portes, sur le continent europeen, nous nous devons de ne pas laisser l'Albanie seule. Il faut que le dialogue reprenne pleinement ses droits, comme l'a souhaite l'ensemble des pays europeens, notamment la France.
Monsieur le ministre, quelles initiatives entendez-vous prendre afin d'aider l'Albanie a faire face a cette crise et, ainsi, lui permettre de poursuivre son developpement democratique et economique ! (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. Jean-Claude Lefort. Le Gouvernement n'arrive deja pas a regler le probleme de Renault !
M. Jean-Pierre Brard. Le Gouvernement va-t-il montrer le meme courage qu'avec les emprunts russes !
M. le president. La parole est a M. le ministre delegue a la cooperation.
M. Jacques Godfrain, ministre delegue a la cooperation. Monsieur Muselier, je sais l'attachement personnel que vous portez a l'Albanie. Vous etes d'ailleurs president de l'amicale parlementaire France-Albanie.
Aujourd'hui, la situation dans ce pays est quasiment insurrectionnelle, ce qui a conduit le Gouvernement a proclamer l'etat d'urgence.
Prioritairement, le gouvernement francais s'attache a assurer la securite des ressortissants francais en Albanie. Il a demande a ceux dont la presence, eu egard a leur profession, n'etait pas indispensable de bien vouloir quitter le territoire albanais pour des raisons de securite.
La France agit fermement pour le dialogue politique en Albanie. Une nouvelle donne institutionnelle est apparue: le President a ete reelu il y a quelques heures a peine. Nous poussons beaucoup a la constitution d'un gouvernement d'union nationale et, eventuellement, a l'organisation d'elections legislatives anticipees.
Il faut qu'un climat de confiance revienne en Albanie. Les ambassadeurs de l'Union europeenne ont reuni, des dimanche soir, les presidents de tous les partis politiques...
M. Jean-Claude Lefort. C'est une ingerence du Parlement europeen ! De quoi se mele-t-on ? On veut regler le probleme de l'Albanie, mais pas celui de Renault !
M. le ministre delegue a la cooperation. ... pour aider l'Albanie a retrouver la voie de la stabilite et de l'assainissement financier. La France ne sera pas absente de ce debat. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Auteur : M. Muselier Renaud
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique exterieure
Ministère interrogé : coopération
Ministère répondant : coopération
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 mars 1997