Question au Gouvernement n° 2287 :
Afrique

10e Législature

Question de : M. Sauvadet François
- UDF

Question posée en séance, et publiée le 6 mars 1997

M. le president. La parole est a M. Francois Sauvadet.
M. Francois Sauvadet. Ma question s'adresse a M. le ministre delegue a la cooperation.
Le President de la Republique a prone ce week-end «une grande fermete a l'egard de l'immigration clandestine, afin de retrouver les voies de l'integration et de ne pas nourrir les forces de la haine». Nous sommes nombreux a souscrire - et nous l'avons prouve dans cet hemicycle - a cette double exigence de fermete et d'humanite pour maintenir l'unite de la nation et la tradition d'accueil et d'integration de notre pays.
Cela pose aussi la question de notre politique de cooperation et d'aide au developpement, notamment a l'egard du continent africain, avec lequel nous avons des liens singuliers et que nous sommes parmi les premiers a aider.
L'enjeu est de permettre aux populations tentees par l'emigration de trouver les moyens d'une vie decente et de participer au developpement de leur pays. La France a deja beaucoup fait dans la lutte contre le sous-developpement et pour les droits de l'homme. Elle doit poursuivre et s'engager dans une politique de cooperation decentralisee plus proche des populations. L'Union europeenne doit egalement y prendre toute sa part.
Pouvez-vous nous indiquer, monsieur le ministre, quelles sont les reflexions et les adaptations que vous envisagez dans cette double perspective ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur divers bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre delegue a la cooperation.
M. Jacques Godfrain, ministre delegue a la cooperation. Monsieur le depute, votre question vient a point par rapport a l'actualite, et surtout elle me permet de rappeler la philosophie de la cooperation francaise telle qu'elle s'exerce aujourd'hui en Afrique. Notre preoccupation est d'agir au plus pres des populations afin, effectivement, que notre politique constitue une incitation au non-depart.
Ainsi, lorsque la France appuie, en Afrique, la filiere coton, la revalorisation de l'artisanat et du secteur agroalimentaire, par des actions dans le domaine hydraulique, par exemple, ou lorsqu'elle appuie a l'amelioration de l'etat sanitaire par l'installation de dispensaires en milieu rural, elle fait en sorte que les populations se sentent mieux et plus heureuses la ou elles sont nees.
On lit souvent, depuis quelques mois, que la France «perdrait la main» en Afrique, que la politique africaine de la France serait moins bonne qu'elle ne le fut. Je voudrais rappeler que si, aujourd'hui, l'aide publique du monde entier aux pays en developpement est «sauvee» et, en tout cas, au minimum maintenue par rapport aux annees precedentes, c'est parce que le President et le Gouvernement francais, au sein du G7 et de l'Union europeenne, ont agi en ce sens.
Je le repete, monsieur le depute, votre question est tout a fait opportune. Et le developpement de l'Afrique tient bien a la volonte de notre pays. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)

Données clés

Auteur : M. Sauvadet François

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Cooperation et developpement

Ministère interrogé : coopération

Ministère répondant : coopération

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 mars 1997

partager