Fonctionnement
Question de :
M. Malvy Martin
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 12 mars 1997
M. le president. La parole est a M. Martin Malvy.
M. Martin Malvy. Monsieur le president, mes chers collegues, ma question s'adresse a M. le Premier ministre.
Nous avons entendu, hier, M. le President de la Republique expliquer aux Francais qu'il convenait de reformer l'ecole, de preter une attention particuliere a l'apprentissage de l'ecriture et des langues, d'en revenir aux lecons de choses, d'equiper nos ecoles et nos lycees, de les ouvrir aux nouvelles technologies de la communication.
Tout cela est fort bien. («Ah !» et applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.) Mais, pour parvenir a ces resultats, il faut des moyens supplementaires. Or, monsieur le Premier ministre, vous les reduisez.
Le Gouvernement pouvait profiter de la baisse des effectifs dans le primaire pour ameliorer les conditions de l'enseignement. Certains de vos predecesseurs l'avaient fait. Vous avez, vous, saute sur l'occasion pour reduire le nombre d'enseignants des la prochaine rentree.
Le Gouvernement remet en cause les regroupements pedagogiques; il supprime les classes de soutien.
Ma question est donc simple. Quels moyens nouveaux sont prevus pour la politique dont M. le President de la Republique nous a parle hier, alors que celle menee, en son nom, par votre gouvernement conduira a constater dans bon nombre d'ecoles, d'ici a quelques mois, une degradation de la qualite de l'enseignement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parle est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Monsieur le depute, je vous remercie d'abord d'avoir note que les orientations enoncees hier par le President de la Republique, a savoir la lutte contre les difficultes de lecture, le recentrage sur un bloc de connaissances elementaires et fortes, l'apport de nouveaux apprentissages - je pense par exemple aux langues vivantes - representent un ensemble d'objectifs qui est celui de toute la nation. Il est juste que le President de la Republique s'en saisisse. Dans le siecle qui vient, en effet, les nations se departageront sur la qualite de leur education. Il n'y a donc pas de sujet plus important; il n'y a pas de sujet qui merite une priorite plus grande.
S'agissant des moyens, je tiens a souligner que, si la baisse demographique s'est accompagnee, en effet, d'une legere diminution du nombre de postes d'enseignants - 500 seulement sur le terrain...
Mme Frederique Bredin. Plus !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. ... sur 311 000 maitres du premier degre - cette diminution n'a jamais ete proportionnelle a celle du nombre des eleves. Nous avons perdu pres de 200 000 eleves et il y a aujourd'hui davantage de maitres qu'il n'y en avait au moment ou ces 200 000 eleves etaient presents. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Mme Frederique Bredin. Les classes ferment !
M. Rene Beaumont. Elles fermaient deja avant !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Des classes fermant dans certains departements parce qu'il faut en ouvrir dans d'autres !
Mme Frederique Bredin. L'enseignement est moins bon !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. En tout etat de cause, l'encadrement des eleves sera meilleur l'annee prochaine - statistiquement, je vous l'accorde - qu'il ne l'etait a la derniere rentree. («Non !» sur les bancs du groupe socialiste.) Tout le monde peut le verifier.
M. Claude Bartolone. C'est faux !
Mme Frederique Bredin. Totalement faux !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Ma conviction est que la politique d'amenagement des moyens devra etre poursuivie, notamment grace a la transformation, que nous avons initiee, d'heures supplementaires en postes, car il y a la une reelle marge de progres dans l'encadrement sans avoir a depenser davantage l'argent de la nation. Vous et nous sommes egalement attaches, me semble-t-il, a la necessaire vigilance budgetaire. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur quelques bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Auteur : M. Malvy Martin
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement maternel et primaire
Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 mars 1997