Automobiles et cycles
Question de :
M. Emmanuelli Henri
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 19 mars 1997
M. le president. La parole est a M. Henri Emmanuelli. (Huees sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. Je vous en prie, mes chers collegues !
M. Henri Emmanuelli. Qu'est ce qui vous derange, messieurs, quand je prends la parole ? («Vous !» sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. Posez votre question, monsieur Emmanuelli.
M. Henri Emmanuelli. Monsieur le president, ceux qui nous regardent et nous ecoutent a la television n'entendent pas, moi j'entends !
Monsieur le Premier ministre, dimanche dernier, a Bruxelles, plus de 100 000 salaries, regroupes sous toutes les bannieres syndicales, ont entame la premiere etape de ce qui sera, nous l'esperons, la marche de l'Europe sociale. Et cela, a propos de la fermeture de l'usine belge de Renault, qui a choque les esprits et reveille les consciences.
Or justement, monsieur le Premier ministre, a propos de conscience, il serait temps de savoir si, au-dela de la discussion sur la forme a laquelle les partisans du liberalisme economique souhaitent manifestement s'arreter, votre gouvernement, actionnaire a plus de 46 % de Renault et detenant donc bien plus que la minorite de blocage apres la privatisation que vous avez voulue, est decide, oui ou non, a ouvrir le dossier sur le fond, c'est-a-dire a demander la convocation d'un conseil des ministres europeens sur le devenir de l'industrie automobile europeenne et sur l'eventuelle renegociation des accords commerciaux internationaux la concernant.
Vous voyez, madame Couderc, que cela va au-dela d'une gentille table ronde qui reunirait les divers partenaires ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. La parole est a Mme le ministre delegue pour l'emploi.
Mme Anne-Marie Couderc, ministre delegue pour l'emploi. J'avoue que cela fait un peu mal au coeur d'entendre parler de conscience (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise) par ceux qui ont supprime 20 000 emplois chez Renault entre 1981 et 1986. Ce sont les memes donneurs de lecons qui, en 1992, alors qu'ils etaient au gouvernement - je veux parler des socialistes - ont approuve un plan social prevoyant 3 700 suppressions d'emplois ! («C'est faux !» sur les bancs du groupe socialiste.) Alors, messieurs, ne nous parlez pas de conscience ! (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Pour le reste, monsieur Emmanuelli, vous avez parle d'Europe sociale. Vous avez evoque un point important. Comme vous le savez, il y a un an, le President de la Republique francaise a propose a l'ensemble des chefs d'Etat europeens un memorandum pour un modele social europeen, avec la volonte que l'Europe sociale ne reste pas un mot mais devienne une realite, avec des aspects concrets et un contenu. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Nous devons etre capables de construire cet ensemble.
Vendredi dernier, j'ai remplace Jacques Barrot, qui etait retenu a Bruxelles ou il defendait les interets francais, l'industrie francaise,...
M. Michel Fromet. Blablabla !
Mme le ministre delegue pour l'emploi... a une reunion des ministres du travail europeens. («Blablabla !» sur les bancs du groupe socialiste.) Nous avons eu l'occasion de debattre de Renault, sur la forme, mais egalement du point de vue de la strategie industrielle.
Ce ne sont pas des petites parlotes, mais des rencontres que l'on peut organiser entre tous ceux qui sont interesses, que ce soient les constructeurs ou les partenaires sociaux.
J'ajoute que nous avons accepte la proposition qui a ete faite par le president du conseil des ministres des affaires sociales europeens: la tenue d'une reunion sur le plan europeen entre tous les partenaires interesses de facon a donner un contenu concret a l'Europe sociale et a tirer les lecons d'une affaire comme celle de Renault. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Auteur : M. Emmanuelli Henri
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politiques communautaires
Ministère interrogé : emploi
Ministère répondant : emploi
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 mars 1997