Question au Gouvernement n° 2352 :
Afrique

10e Législature

Question de : M. Marchand Yves
- UDF

Question posée en séance, et publiée le 20 mars 1997

M. le president. La parole est a M. Yves Marchand.
M. Yves Marchand. Ma question s'adresse a M. le ministre de la cooperation.
M. Foccart est mort ce matin. Avec lui, c'est un grand serviteur de l'Afrique qui disparait. Dans le meme temps, le general Mobutu se trouve a Monaco hors d'etat de gouverner son pays. La politique africaine de la France ne doit pas s'arreter pour autant.
M. Kabila a entrepris une veritable marche forcee vers Kinshasa et on peut s'attendre a ce que, dans quelques jours, la rebellion soit legitimee.
Or la France nous parait absente de la concertation qui se developpe au niveau international pour definir une politique africaine. La Belgique vient d'ailleurs de prendre des dispositions afin d'eviter que l'on intervienne dans ce domaine. Nous connaissons par ailleurs les difficultes que nous rencontrons avec les Etats-Unis a propos du deroulement de notre politique africaine.
M. Pierre Mazeaud. Ah oui !
M. Yves Marchand. Pendant ce temps, il y a 1 600 ressortissants francais a Kinshasa: ils n'ont qu'a traverser le fleuve pour se retrouver a Brazzaville, ou resonne encore l'echo de la voix du general de Gaulle.
M. Jacques Baumel. Tres bien !
M. Yves Marchand. Ne pourrions-nous pas definitivement clarifier notre position politique en Afrique ? (Applaudissement sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur quelques bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. le president. La parole est a M. le ministre delegue a la cooperation.
M. Jacques Godfrain, ministre delegue a la cooperation. Monsieur le depute, je voudrais m'associer a l'hommage que vous avez rendu a l'instant a ce grand Francais qu'etait Jacques Foccart. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
Des le debut des evenements dans l'est du Zaire, la France a alerte la communaute internationale pour que soit evite un drame humanitaire. Elle appuie le plan propose par M. Sahnoun, au nom des secretaires generaux de l'ONU et de l'OUA, plan en cinq points dont je vous rappelle tres brievement les tetes de chapitres: cessation immediate des hostilites; retrait de toutes les forces etrangeres, y compris les mercenaires; reaffirmation de l'integrite territoriale et de l'intangibilite des frontieres en Afrique et au Zaire en particulier; protection de tous les refugies; enfin, convocation d'une conference de concertation entre toutes les parties prenantes, c'est-a-dire une conference des Grands Lacs.
Nous avons agi en parfaite concertation avec le gouvernement americain, en particulier avec M. George Moose, que M. le Premier ministre, M. de Charette et moi-meme avons pu rencontrer. Il faut que toutes les parties concernees puissent se concerter, et donc les convaincre qu'il est temps de s'asseoir a la table des negociations.
Et puisque vous vous preoccupez de la securite des Francais qui se trouvent au Zaire, sachez que toutes les precautions sont prises pour l'assurer dans les jours et les semaines qui viennent. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.)

Données clés

Auteur : M. Marchand Yves

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique exterieure

Ministère interrogé : coopération

Ministère répondant : coopération

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 mars 1997

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