Question au Gouvernement n° 2355 :
Politique exterieure

10e Législature

Question de : M. Laffineur Marc
- UDF

Question posée en séance, et publiée le 20 mars 1997

M. le president. La parole est a M. Marc Laffineur.
M. Marc Laffineur. Ma question s'adresse au ministre des affaires etrangeres.
Alors que les autorites albanaises ont reclame l'envoi d'une force internationale de 1 000 hommes, que l'Italie vient de proclamer l'etat d'urgence, que les refugies continuent a y affluer, les Europeens ont propose d'envoyer en Albanie des experts civils, militaires et policiers pour permettre de restaurer les fonctions de l'Etat. Cette proposition, pour le moins minimaliste et decevante, a-t-elle recu un debut d'application ? Quel est le resultat de la mission europeenne envoyee en Albanie ?
Cette crise, quelle qu'en soit l'issue, aura ete revelatrice de l'inaction et du manque de solidarite qui caracterisent trop souvent les pays europeens en matiere de politique exterieure et de securite.
A part la France, sous l'impulsion du President de la Republique dont je salue ici le courage et l'action, et l'Italie, les pays europeens auront surtout brille par leur absence et leur repli. Comment expliquez-vous le manque de solidarite des partenaires europeens ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. La parole est a M. le ministre delegue aux affaires europeennes.
M. Michel Barnier, ministre delegue aux affaires europeennes. En effet, monsieur Laffineur, les ministres des affaires etrangeres ont decide, dimanche, d'envoyer une mission d'urgence a Tirana pour evaluer les besoins humanitaires, les besoins economiques et financiers, les besoins en termes de securite interieure apres la grave secousse - elle n'est d'ailleurs pas terminee - qui a secoue toute l'Albanie.
La mission est a Tirana depuis quelques heures. Elle reviendra ce soir a Rome apres avoir rencontre le president Berisha et le nouveau Premier ministre, M. Fino, ainsi que d'autres dirigeants politiques, notamment l'un des grands dirigeants de l'opposition, M. Fatos Nano.
Que dire a ce stade ?
Nous soutenons et nous soutiendrons le nouveau gouvernement d'union nationale constitue a Tirana. Comme je l'avais indique ici meme il y a quelques jours. Telle etait la premiere condition: la reconciliation, le dialogue politique, la constitution d'un gouvernement tres large d'union nationale. C'est chose faite. C'est ce gouvernement, et personne d'autre, qui peut retablir l'ordre et la stabilite, mettre fin aux trafics et aux fraudes. C'est lui d'ailleurs qui doit en assumer les consequences, non les contribuables europeens.
L'Union europeenne est prete a apporter, a partir des evaluations que fera cette mission d'urgence, une aide economique et politique en profondeur et durable, une assistance pour la securite et le retablissement de l'ordre a l'interieur de l'Albanie.
Enfin, nous constatons, c'est vrai, une certaine impuissance de l'Europe face a de telles crises, celle-ci venant apres d'autres dans les Balkans. J'en deduis que les propositions franco-allemandes dans le cadre de la reforme du traite de l'Union en cours de discussion sont urgentes et importantes. Elles consistent a nous doter enfin des moyens d'une vraie politique etrangere pour prevenir de telles crises, dans les Balkans en particulier, pour definir des strategies communes. La zone des Balkans, si proche de l'Union europeenne, sera l'une des premieres a en beneficier. (Applaudissements sur les bancs du groupe Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)

Données clés

Auteur : M. Laffineur Marc

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politiques communautaires

Ministère interrogé : affaires européennes

Ministère répondant : affaires européennes

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 mars 1997

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