Lutte contre l'exclusion
Question de :
M. Janquin Serge
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 16 avril 1997
M. le president. La parole est a M. Serge Janquin.
M. Serge Janquin. Monsieur le Premier ministre, revenant sur la question precedente, je dirai que, puisqu'une instruction est en cours, laissons-la se poursuivre («Ah !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre), comme je l'espere, se poursuivra normalement l'instruction des affaires dont le juge Halphen est saisi depuis si longtemps ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
Monsieur le Premier ministre, en 1995, le President de la Republique faisait de grandes promesses electorales. Il nous parlait d'une France blessee, et ajoutait que l'autre France ne pouvait pas rester indifferente.
Aujourd'hui, apres deux ans de tergiversations, vous nous presentez enfin un texte dit de «renforcement de la cohesion sociale».
M. Christian Dupuy. Il est vrai que ce n'est pas vous qui l'avez presente !
M. Serge Janquin. Vous, monsieur le Premier ministre, dont la politique ne cesse de creer plus de precarite, vous qui multipliez les cadeaux fiscaux aux riches (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre), vous oubliez de donner a cette grande ambition les moyens financiers qui permettraient sa realisation. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. le president. Je vous en prie, mes chers collegues !
M. Serge Janquin. Pis, les seuls moyens financiers degages le sont sur l'allocation specifique de solidarite, c'est-a-dire sur les chomeurs en fin de droits. Vous osez faire financer la grande misere par la pauvrete !
Monsieur le Premier ministre, quand appellerez-vous enfin l'autre France, la France riche, a faire preuve de solidarite, a apporter sa contribution financiere a la lutte contre l'exclusion ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre du travail et des affaires sociales.
M. Jacques Barrot, ministre du travail et des affaires sociales. Monsieur Janquin, il est facile de critiquer une demarche qui n'avait pas ete initiee par vos soins en son temps et qui l'est par le Gouvernement aujourd'hui ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Claude Bartolone. Et le RMI ?
M. le ministre du travail et des affaires sociales. Ce seront 3 milliards qui seront verses, au titre de la loi relative au renforcement de la cohesion sociale rien que pour l'annee 1997: 1,7 milliard sur le budget du logement, 300 millions de mesures nouvelles sur celui des affaires sociales, 500 millions en provenance du Fonds social europeen, 400 millions resultant d'un reamenagement a venir des regles de cumul de l'ASS.
Avec ce texte, dont nous allons debattre...
M. Jean-Pierre Brard. Vous vous accrochez !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. ... avec, je l'espere, tout le serieux qui convient, et qui a le triple avantage de se vouloir une loi de prevention, une loi pluriannuelle et une loi qui aborde tous les problemes !... (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean-Yves Le Deaut. Ca ne coute pas cher ?
M. Didier Boulaud. Un plat de lentilles !
M. le president. Allons, allons !
M. le ministre du travail et des affaires sociales. ... c'est un peu la nation qui se fixera un pacte de solidarite en vertu duquel, au fur et a mesure que l'economie francaise guerira de ses deficits et ira mieux, les plus vulnerables et les plus fragiles auront la priorite.
Voila ce que signifie le grand pacte que nous allons essayer d'evoquer ensemble tout a l'heure dans un climat qui, je le souhaite, exclura les querelles partisanes. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
M. Christian Bataille. Charite, charite !
Auteur : M. Janquin Serge
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique sociale
Ministère interrogé : travail et affaires sociales
Ministère répondant : travail et affaires sociales
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 avril 1997