Question au Gouvernement n° 2407 :
Lutte contre l'exclusion

10e Législature

Question de : M. Mexandeau Louis
- SOC

Question posée en séance, et publiée le 17 avril 1997

M. le president. La parole est a M. Louis Mexandeau. (Vives exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. Louis Mexandeau. Convenons-en, monsieur Vasseur, votre reponse n'etait pas pauvre, elle etait nulle. (Exclamations sur les memes bancs.)
Monsieur le Premier ministre, hier apres-midi, a cette tribune, Mme de Gaulle-Anthonioz, au nom du Conseil economique et social, rappelait que l'education nationale etait l'une des grandes absentes du projet de loi dit de renforcement de la cohesion sociale.
Comment s'en etonner quand votre gouvernement, par sa politique, ne cesse de renforcer la precarite ? (Protestations sur les memes bancs.)
M. Richard Cazenave. Provocateur !
M. Louis Mexandeau. Quand vous supprimez 5 000 postes dans l'education nationale, dont 3 000 dans l'enseignement primaire, pretendez-vous lutter contre l'illettrisme ?
Quand vous diminuez les moyens des zones d'education prioritaires, les ZEP, pretendez-vous renforcer la cohesion sociale ?
Quand vous refusez de regler le probleme de l'acces des enfants aux cantines scolaires, aggrave par la reforme des bourses,...
M. Michel Hannoun. Demagogue !
M. Louis Mexandeau. ... que vous, mesdames, messieurs de la majorite, avez votee (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre), pretendez-vous lutter contre l'exclusion ?
Non ? Pourtant, il y a urgence a agir. Il n'est plus tolerable qu'en France, a l'aube du XXIe siecle, des enfants aient faim !
Allez-vous, oui ou non, reprendre nos propositions pour que soit reconnu le droit des enfants a acceder aux cantines scolaires ? (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
L'an prochain, vous crierez moins ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche.
M. Francois Bayrou, ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Permettez-moi de remercier, au nom du Gouvernement, M. Mexandeau pour le caractere nuance de sa question et l'equilibre soigneusement recherche de ses affirmations. (Applaudissements et rires sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.)
Un depute socialiste. Nous ne sommes pas Force democrate !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. En ce qui concerne les cantines scolaires, comme l'a montre l'inspection generale, l'inflexion du taux de frequentation des cantines scolaires,...
Mme Frederique Bredin. Est a la baisse !
M. Jean-Yves Le Deaut. Qu'est-ce que l'«inflexion» ?
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. ... sa baisse date de 1991. («Non !» sur les bancs du groupe socialiste.) Je ne dirai pas que c'est la faute du Gouvernement socialiste !
M. Jean-Michel Ferrand. Si ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Christian Bataille. Cela fait quatre ans deja que vous etes la !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Il suffit d'interroger les jeunes pour savoir qu'une des raisons pour lesquelles ils veulent changer leurs habitudes alimentaires est qu'ils preferent, pour beaucoup d'entre eux, dejeuner a l'exterieur des etablissements scolaires. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Mme Frederique Bredin. Ce n'est pas vrai !
M. Christian Bataille. Incroyable !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Ne hurlez pas, je vais vous donner satisfaction !
M. le president. Un peu de calme !
Terminez votre reponse, monsieur le ministre !
M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche. Je suis tout a fait pret a faire droit aux affirmations de ceux qui pensent que le versement des bourses a une influence sur la frequentation des cantines scolaires. Des la prochaine rentree, dans plusieurs departements francais, nous experimenterons le retour au versement direct des bourses scolaires aux etablissements d'enseignement et nous verrons alors si cela a ou non un effet sur la frequentation des cantines. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean-Yves Le Deaut. C'est le retour a la case depart !
M. le president. Un peu de calme !

Données clés

Auteur : M. Mexandeau Louis

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique sociale

Ministère interrogé : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 avril 1997

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