Foret de Chize
Question de :
Mme Royal Ségolène
- SOC
Mme Segolene Royal appelle l'attention de M. le ministre de l'interieur sur le presume puma de la foret de Chize (Deux-Sevres) et lui demande de lever l'interdiction de stationnement et de promenade en foret de Chize, car l'interdiction prefectorale qui perdure sept mois apres le reperage de l'animal, en depit des demandes reiterees des elus locaux pour assouplir l'interdiction, ne se justifie plus et a des consequences economiques preoccupantes pour cette region a vocation essentiellement touristique. Un pique-nique geant protestataire de cinq cents personnes (malgre la pluie) s'est organise recemment sur les lieux. La meilleure facon de proteger n'est pas necessairement d'interdire mais plutot d'instruire, de faire connaitre les dangers, et ainsi de faire prendre aux gens leurs responsabilites. Depuis des mois que les medias entretiennent l'information, plus personne n'ignore la biologie du puma. C'est un des felins les moins dangereux, et qui evite en general l'homme, contrairement aux autres felides (panthere, tigres...). Le risque zero n'existe pas dans la nature ; de multiples dangers existent en foret. Par exemple, on peut deranger une vipere, on peut etre attaque par un sanglier surpris ou par une laie venant de mettre bas, on peut rencontrer d'autres carnivores tels que renards, blaireaux, chats sauvages... comme on peut etre tente par des fruits qui sont des poisons, sans parler des champignons. L'homme a, de tous temps, appris a vivre avec la nature et ses dangers. Il faut continuer a les enseigner. D'autre part, il existe des situations comparables, comme par exemple le lynx dans nos forets de l'Est, des loups revenus dans le Mercantour (ils sont egalement presents en Italie, Espagne et Portugal). Le puma fait partie de la faune naturelle de Guyane, deparment francais ou se trouve egalement le jaguar, potentiellement plus dangereux. De meme, un ours vient tout recemment d'etre relache dans les Pyrenees pour renforcer la population naturelle. Dans toutes ces regions, aucun arrete d'interdiction n'a ete pris comme a Chize. La solution souhaitable est d'assouplir la position prefectorale, en levant l'interdiction tout en maintenant l'information. L'interdiction pourrait etre maintenue du crepuscule a l'aube et, parallelement, un groupe de reflexion pourrait etre reuni par le prefet, associant les elus, l'office national de la chasse, des scientifiques et autres experts, afin d'envisager les moyens qui permettront d'arriver a la solution definitive : la capture ou la neutralisation de l'animal. Elle lui demande de bien vouloir exercer son pouvoir hierarchique pour mettre en oeuvre cette solution de bon sens.
Auteur : Mme Royal Ségolène
Type de question : Question orale
Rubrique : Bois et forets
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : intérieur
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 5 juin 1996