Question orale n° 1149 :
SNCF

10e Législature

Question de : M. Fanton André
- RPR

Les nouvelles orientations proposees par le Gouvernement a propos de l'avenir de la SNCF devraient permettre d'esperer de profonds changements dans la politique menee par ce service public. Ces changements apparaissent d'autant plus necessaires que, malgre le recul de l'activite ferroviaire (tant dans le domaine des voyageurs que dans celui des marchandises), la Societe nationale ne semble pas avoir pris en compte la necessite d'une veritable politique commerciale. A titre d'exemple, on a pu constater, a l'occasion de la mise en service de l'electrification de la ligne Paris-Caen-Cherbourg, que la direction de la SNCF continue a ignorer les demandes de ceux qu'elle appelle les usagers et qu'elle devrait finir par considerer comme des clients. Ce mepris, qui se traduit par des horaires souvent inadaptes aux besoins des voyageurs, donne lieu a des incidents dommageables tant pour ceux-ci que pour l'image de la SNCF. A l'occasion de cette inauguration, le president de la SNCF a fait part de son ambition d'augmenter de 20 p. 100 en trois ans les recettes du reseau voyageurs de la ligne. Comment aboutir a un tel resultat alors que la seule ambition de la societe semble etre d'etablir des records de vitesse entre Paris et Cherbourg, liaison qui ne rassemble pourtant que moins de 10 p. 100 des utilisateurs de la ligne ? Qui ne voit qu'il ne sera possible d'augmenter le nombre des voyageurs qu'a la condition de desservir de facon satisfaisante les villes susceptibles de les accueillir. Si la SNCF dispose d'un monopole, qu'il ne saurait etre question de contester, il ne faudrait pas oublier que celui-ci n'est en realite que relatif, l'avion et l'automobile etant susceptibles de concurrencer le trafic ferroviaire si celui-ci ne s'adapte pas aux besoins de la clientele. M. Andre Fanton demande a M. le ministre de l'equipement, du logement, des transports et du tourisme de lui faire connaitre les moyens qu'il compte utiliser pour que la SNCF finisse par mettre en oeuvre une veritable politique commerciale qui, au-dela du probleme des horaires, devrait prendre en compte une serie de questions a l'evidence aujourd'hui negligees. Il en est ainsi de la gestion du patrimoine foncier de la SNCF qui meriterait de faire l'objet d'un audit realise par des intervenants exterieurs. De meme une meilleure utilisation des gares devrait permettre de revaloriser ce patrimoine. Au premier plan de la politique commerciale doit figurer l'accueil des clients. A cet egard l'exemple des compagnies aeriennes et des aeroports devrait donner matiere a reflexion aux dirigeants de la societe. Ne serait-il pas utile egalement de mener une large reflexion sur l'utilisation des personnels de la SNCF qui devraient davantage etre tournes vers la clientele que consacres a des taches traditionnelles que l'evolution des techniques rend chaque jour sinon inutiles du moins secondaires. Enfin, les traditions de la hierarchie pyramidale de la SNCF qui ont depuis toujours preside a son fonctionnement, doivent faire place a une responsabilisation des agents de la SNCF. Il lui demande donc s'il ne lui semblerait pas opportun de conclure avec la societe qui sera chargee de gerer la circulation ferroviaire, des conventions faisant apparaitre clairement qu'en contrepartie de son monopole la SNCF doit se consacrer par priorite a une politique commerciale adaptee aux temps d'aujourd'hui.

Données clés

Auteur : M. Fanton André

Type de question : Question orale

Rubrique : Transports ferroviaires

Ministère interrogé : équipement, logement, transports et tourisme

Ministère répondant : équipement, logement, transports et tourisme

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 juin 1996

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