Question de : M. Lequiller Pierre
- UDF

M. Pierre Lequiller attire l'attention de M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche sur la necessite pour les enfants dits intellectuellement precoces de pouvoir trouver un enseignement adapte au sein de notre systeme public d'enseignement. L'Ecole a la mission de permettre a chaque jeune d'acquerir les bases indispensables a la vie, mais aussi de developper leurs capacites et leurs potentialites. Or, pour ces enfants precoces, il apparait qu'ils sont la plupart du temps en echec scolaire parce que des leur plus jeune age leur gout de l'etude n'a pas ete stimule par un rythme d'apprentissage adapte. Ces enfants, loin de n'etre pas faits pour l'ecole, sont au contraire « trop faits pour l'ecole » ; ce sont en effet des enfants extremement vifs, curieux de tout, imaginatifs, animes d'une grande soif d'apprendre. Leur caractere particulierement receptif fait qu'ils peuvent facilement se demobiliser et devenir la proie de l'ennui lorsqu'ils doivent suivre un rythme trop lent pour eux. Beneficiant d'immenses facilites, ils ne sont pas entraines a l'effort personnel et n'acquierent pas les methodes de travail necessaires pour reussir dans les etudes superieures. Or, ces methodes ne peuvent s'acquerir que des les premieres annees. Il est inutile de souligner combien il est difficile de « recuperer » un enfant qui est mis en situation d'echec scolaire. Les enfants precoces representent 2,5 a 5 % d'une classe d'age et appartiennent a tous les milieux, car la precocite n'est pas un phenomene social ; ce qui l'est, c'est l'aide que recoivent ceux qui ont la chance d'appartenir a des familles culturellement favorisees, parce que ces familles savent souvent persuader les enseignants qu'une solution plus adaptee est necessaire. N'est-ce pas un gachis de constater que 33 % de ces enfants sont en situation d'echec en fin de 3e et que 17 % font des etudes mediocres ? Beaucoup est fait pour combattre l'echec scolaire dans les zones difficiles en permettant aux jeunes de rattraper des retards qui proviennent de difficultes a s'adapter a l'ecole. Dans ce meme sens, il faut aussi reconnaitre l'evidence de la precocite et accepter d'en faire un sujet de reflexion devant conduire a mettre en place une politique de prevention de ce type d'echec scolaire. Il lui demande, quelles mesures il est envisage de prendre pour apporter une solution a ce probleme, car il n'est pas dans le role de la Republique, ni d'abandonner aux seuls etablissements prives sous contrat le soin de le regler, ni de laisser des ecoles sans contrat, et donc sans veritable controle, se creer et faire croire qu'elles ont la solution.