Question orale n° 237 :
Personnes sans domicile fixe

10e Législature

Question de : M. Bartolone Claude
- SOC

M. Claude Bartolone demande a Mme le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la sante et de la ville, si elle est favorable au projet de rachat par l'Armee du Salut de l'hotel Europark situe aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, en vue d'assurer l'hebergement de quelque 600, voire 700 beneficiaires du RMI et l'accueil d'urgence de quelque 1 000 personnes sans domicile fixe. A l'heure actuelle ou les collectivites ou associations ont fait le choix de creation de petites structures d'accueil en direction des personnes agees, des jeunes, des travailleurs etrangers et n'hesitent pas, si besoin est, a reduire la capacite des etablissements trop importants pour la ramener a moins d'une centaine de lits ; a l'heure ou toutes les politiques d'insertion mettent l'accent sur la necessite de l'accompagnement individuel des personnes en difficulte, comment peut-on en arriver a vouloir regrouper en un meme site plusieurs centaines d'hommes et de femmes confrontes a l'exclusion, au risque de creer un ghetto de la pauvrete ? Comment, dans de telles conditions, assurer un suivi social reel, une aide efficace a ces desherites et leur permettre de reprendre pied dans une societe ? Il est inadmissible qu'une fois encore, la ville de Paris, aidee en cela par l'Etat, rejette sur les villes de banlieue ses pauvres, ses exclus au mepris de la plus elementaire solidarite et ce, aux seules fins d'achever au plus vite son reamenagement urbain. Ni la commune des Lilas, n le prefet du departement, ni le president du conseil general n'ont ete consultes sur l'opportunite d'un tel projet. Eu egard a la philosophie qui l'anime, ils y sont cependant les uns et les autres fortement opposees. De nombreuses communes de Seine-Saint-Denis luttent deja pour assurer un toit aux sans-logis. Des foyers d'hebergement a dimension humaine, d'une trentaine de places, doivent voit le jour, notamment a Pantin, au Pre-Saint-Gervais. Un projet est en cours aux Lilas. Cette liste n'est pas exhaustive. Ces collectivites font face a leurs responsabilites dans le respect de la dignite humaine ; il appartient a Paris d'en faire de meme. C'est pourquoi, il lui demande quelles mesures elle entend prendre pour qu'en cette fin de siecle une telle « usine a pauvres » ne voie pas le jour dans notre pays.

Données clés

Auteur : M. Bartolone Claude

Type de question : Question orale

Rubrique : Politique sociale

Ministère interrogé : affaires sociales, santé et ville

Ministère répondant : affaires sociales, santé et ville

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 8 décembre 1993

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