dyslexie et dysphasie
Question de :
M. Jean-Jacques Filleul
Indre-et-Loire (2e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Jacques Filleul appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'absence de structures pour accueillir les personnes souffrant de dysphasie. Environ 10 % des enfants en âge scolaire, soit près d'un million d'enfants, souffrent dès leur plus jeune âge de troubles du langage et des apprentissages : ils sont dyslexiques ou dysphasiques. Ces enfants sont intelligents et n'ont pas de déficits sensoriels, mais ils ne peuvent suivre une scolarité normale car la transmission du savoir passe principalement par le langage. Leurs troubles nécessitent la mise en oeuvre d'une pédagogie spécifique. Or, aujourd'hui, en France, il n'existe aucune structure d'enseignement adaptée pour accueillir, au niveau élémentaire comme au niveau secondaire, les enfants atteints de ces troubles. Aussi, par manque de prise en charge spécifique, ceux-ci se retrouvent très tôt en échec scolaire car s'il n'est pas rapidement traité, leur trouble les font évoluer vers un statut d'illettré et de handicapé. Cette situation est d'autant plus paradoxale que les troubles du langage sont clairement définis et répertoriés au niveau international par l'OMS et au niveau national, dans le guide barème. De plus, on sait qu'un enseignement adapté, accompagné d'une rééducation orthophonique, permet à ces enfants d'acquérir les connaissances nécessaires pour s'épanouir professionnellement et socialement à l'avenir. De nombreux pays ont déjà mis en place des classes spécialisées pour les enfants dyslexiques et dysphasiques en se dotant des moyens législatifs et réglementaires nécessaires. En France, les quelques classes créées à partir d'initiatives individuelles restent expérimentales et précaires, ceci par manque de réglementation adaptée. Aussi, il lui demande s'il serait possible d'envisager l'ouverture, en nombre suffisant, de classes adaptées aux troubles spécifiques du langage, aux niveaux secondaires et primaires. Ces classes pourraient être encadrées par des équipes pluridisciplinaires de professionnels de l'éducation nationale et de la santé (SESSAD). Cela implique notamment la reconnaissance des troubles spécifiques du langage dans les textes législatifs et réglementaires qui traitent de la prise en charge de la scolarisation de ces enfants ; la mise en place d'un dépistage systématique dès la maternelle et enfin, une formation appropriée de tous les professionnels intervenant dans le suivi des enfants.
Auteur : M. Jean-Jacques Filleul
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : emploi et solidarité
Dates :
Question publiée le 23 février 1998
Réponse publiée le 26 octobre 1998